Crédit : Emeric69/Flickr
Le temps passe et les pensées tournent en rond, on souhaite que ça fonctionne, que ça arrive, qu’enfin le test soit positif. Mais, ce ne sera pas pour cette fois-ci. Autour d’eux, des couples heureux annoncent à qui veut bien l’entendre que dans 9 mois, un joli poupon partagera leurs vies. Eux sont là, dans l’attente. Elle, le ventre vide, le cœur en mille morceaux, et lui, inquiet, déçu. Ils sont ensemble et se demandent comment ils feront pour passer au travers de tout ça, parce que cette aventure-là est bien plus grande que toutes les autres. Parce que cette aventure est censée être réjouissante, emballante, touchante et particulière.
Ils sont en couple depuis quelques années. Ils ont laissé l’appartement du centre-ville pour s’acheter une maison toute mignonne dans un quartier relax où se côtoient de jeunes familles. Et au diable la contraception, ils se lancent dans LE gros projet de leur vie. Après plus d’un an d’essais infructueux, elle décide de consulter son médecin qui ne détecte rien. Elle voit ensuite un gynécologue et d’examen en examen, elle se retrouve en clinique de fertilité. Je dis « elle », mais je devrais dire
« ils ».
Parce qu’en arrière de la femme qui consulte, qui s’inquiète et qui imagine le pire, comme le meilleur, il y a ce futur papa qui n’attend qu’une chose : que sa blonde lui apprenne LA nouvelle de l’année.
Crédit photo: Emma Moi/Flickr
C’était il y a plus de trois ans, Tanya en était à sa quatrième insémination, avait dû avoir des prises de sang quotidiennes, des rendez-vous à n’en plus finir, passer ses nuits à rêver à l’enfant miracle et des journées à espérer devenir maman. Tout était calculé, mesuré, programmé et ça ne ressemblait en rien à ce qu’elle avait pu imaginer de l’expérience de la maternité.
Ils avaient pris une décision avant cette nouvelle tentative : c’était la dernière.
Par chance, le miracle est arrivé. Après plus de 10 000$ dépensés en frais de dossiers, médicaments et autres suivis. Ça, c’est sans compter les journées de travail manquées, le stress, les pleurs, les inquiétudes et les remises en questions. Ainsi que les 7 mois et demi de précautions à n’en plus finir (ben oui, elle a accouché prématurément en plus). Parce que t’sais, des fois que le malheur s’acharnerait encore! Mais bébé est arrivé, en bonne santé, et a comblé ce besoin si fort, si présent de devenir parent.
Tanya et moi sommes d’accord : il faut resserrer les balises de ce programme et se questionner sur les critères d’éligibilité. Mais nous unissons nos voix pour dire qu’il faut absolument permettre aux couples de garder l’espoir de pouvoir, à leur tour, fonder une famille.
Avez-vous bénéficié du programme ou êtes-vous dans l’attente de pouvoir le faire?