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Quand la société lâche les surdoués.
Crédit: Josée Lévesque / Montage : Emilie Sarah Caravecchia

La semaine dernière, je me suis fâchée. Ça vous étonne, je sais.
 
Sans entrer dans les détails, j’ai eu une discussion qui m’a fait réaliser que les enfants surdoués sont, à toute fin pratique, abandonnés, par le système public et par la société.
 
L’école, surtout celle de la Réforme, n’est pas adaptée à ces enfants. Ce système qui ne valorise plus les connaissances, mais les compétences, les laisse tomber.
 
Leur drame? Ils s’ennuient, ils dépriment (la dépression clinique, la vraie).


Source : Giphy

Les classes surchargées qui incluent maintenant les étudiants en difficultés d’apprentissage deviennent une montagne pour les enseignants (du primaire, du secondaire et même du cégep!)
 
*Là, comprenez que je n’ai rien (presque rien) contre l’idée d’inclure les étudiants en difficulté. Cela dit, il faut que l’enseignant ait (puisse avoir) les ressources et les outils nécessaires pour aider ces étudiants. Par là, j’entends un nombre réduit d’étudiants par classe, la présence d’orthophonistes, de psychoéducateurs, d’éducateurs spécialisés, name it!

Enseigner à des étudiants en difficulté, ça demande du temps. Beaucoup de temps. Et ce temps l’enseignant ne peut pas le passer avec les autres qui dévorent la matière à un rythme effréné.
 
Je ne blâme pas les enseignants. Ils n’ont juste PAS le temps, PAS de temps.
 
Alors, pendant ce temps, que tous s’arrachent, eh bien, les surdoués se désintéressent de l’école. Cela dit, certains profs réussissent à identifier leurs surdoués et à trouver des moyens de les intéresser, mais… Malgré tout, mais…
 
Reste le privé. Mais pourquoi juste le privé? Tous les parents n’ont pas les moyens de payer 7000$ par année. Pourquoi notre système d’éducation public n’est pas capable de venir en aide à ces étudiants aux capacités scolaires supérieures à la moyenne?
 
Je n’ai pas de réponses. J’aimerais en avoir une. Mais une chose que je sais, c’est que ce n’est sûrement pas en augmentant le ratio élèves/profs qu’on va y arriver. François Blais, mon nouvel « ami », écoutez-moi, please!
 
Là, on va me dire que c’est un faux problème, que ces élèves réussissent quand même leurs cours. Oui, c’est vrai. D’accord. Mais…
 
Mais vous en tant que parents comment vous sentiriez vous si à TOUS les soirs votre enfant revenait en vous disant : « Papa, maman, je m’ennuie à l’école. »
 
Comment vous sentiriez-vous si, à chaque fois que vous essayiez de parler à vos amis des difficultés de votre enfant (la douance, ça existe pour vrai), vous vous faisiez répondre : « Hey ! Écoeure-moi pas avec ton enfant meilleur que les miens? »
  
Comment feriez-vous pour élever vos enfants dans cette société qui dévalorise l’intellectualisme? Dans cette société qui rit et stigmatise ceux qui sont forts à l’école? Pire dans cette société qui valorise la médiocrité?
  
Ok. Ok. Je sais. La majorité s’en sort à l’âge adulte. Mais… Serait-il possible que notre société les valorise, avant? Hein? J’dis ça d’même.

Et entre vous et moi, le nombre de fois que j’ai entendu des « Parle donc pour qu’on t’comprenne ! » adressé à des adultes qui ont juste un vocabulaire plus développé… Ouain… Ça fait pitié. Vraiment pitié?

Comment pensez-vous qu’il serait possible de mieux inclure les enfants surdoués?

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