J’ai le cœur brisé… Ok, j’exagère un peu.
C’est que mon fils, ce petit être que j’ai expulsé un soir de mars il y a 2 ans déjà, est dans sa phase
« papa ». Moi qui me suis occupée de cet enfant depuis ce jour, il me repousse maintenant du revers de la main.
Ça a commencé après avoir passé une journée entière avec son père, alors que je travaillais. Je ne sais pas ce qui s’est passé ce jour-là, à part qu’ils sont allés au Costco. Il doit s’y être produit quelque chose de magique, allez savoir.
Je suis revenue du boulot, heureuse de revoir mon bébé, prête à ce qu’il se jette à mon cou comme d’habitude. Je l’ai plutôt trouvé accroché à son papa, n’ayant d’yeux que pour lui.
Depuis ce temps, il me tire la main pour que je laisse la place à son père dans le fauteuil officiel du biberon pré-dodo. Après le souper, il me fait STOP de la main quand je me lève pour aller chercher de quoi le débarbouiller, il me dit « non » et répète « papa » jusqu’à ce que je lui donne la lingette. #Ouch
Crédit : Julie Rochon
J’ai été écartée, contre mon gré, de tous ces petits moments que j’adorais en tête-à-tête avec mon fils.
Fini de me faire prendre la main pour aller le border le soir, d’être son unique référence, son point de chute, fini d’être celle qui avait réponse à tout et qui était toujours requise pour chaque joie, chaque peine et chaque câlin. Fini d’être sa préférée pour lire collés, jouer aux petites autos (j’aime ça moi, bon!), écouter ce satané Caillou qu’il adore tant, emmitouflés ensemble sous une grosse doudou.
J’ai subitement été remplacée. Et je dois avouer que, sans avoir le cœur brisé, ça me fait de la peine.
Par contre, si je m’arrête pour regarder le bonheur dans les yeux de mon chum quand son garçon l’appelle 10 fois et hurle carrément de joie quand il le voit arriver, je me dis que c’est tant mieux.
Je ne peux pas trop me plaindre, j’ai quand même eu la quasi-exclusivité de mon fils depuis sa naissance. J’ai eu la chance de passer une année complète avec lui, où je lui étais entièrement dévouée. Peut-être même que durant cette année, mon chum a souffert en silence de voir son fils toujours aller vers sa mère au lieu de lui.
Crédit : Julie Rochon
Aujourd’hui les rôles sont inversés. Je devrais me réjouir d’avoir un peu plus de temps pour moi, de pouvoir ranger la cuisine sans l’avoir dans les pattes, de ne pas entendre « maman » à toutes les deux secondes et souvent pour aucune raison. Mais ça me manque. Il me manque, même s’il est tout près à jouer avec quelqu’un d’autre que moi. #MauditeJalousie
Je sais que ce n’est qu’une phase. Qu’il reviendra vers moi. À ce moment-là, je profiterai pleinement de chacune des minutes où je serai avec lui, même si j’ai des tonnes de lavage et de ménage à faire. Lorsqu’il viendra tirer ma main pour jouer, je lâcherai prise sur tout le reste et j’apprécierai le moment présent.
Votre enfant a-t-il eu une phase « papa »? Comment avez-vous réagi?