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Vivre avec les allergies, partie 2: le quotidien avec les allergies.
Crédit: U.S. Department of Agriculture/Flickr

Dans la première partie de ma série, je vous expliquais comment nous avons eu le diagnostic des allergies alimentaires de notre grande fille. Mais qu’est-ce que ça représente, au juste, vivre avec un enfant allergique au quotidien? Voici comment nous le gérons. 

Note : Il n’y a pas qu’une seule façon de gérer les allergies alimentaires à la maison. Celle-ci est la nôtre.

À la maison :
Une décision importante s’est imposée dès le début. Est-ce que les allergènes seront complètement éliminés de la maison? Étant donné le jeune âge de nos enfants, nous avons tout retiré. Il nous semblait impossible d’assurer un environnement sécuritaire à l’épreuve des petits doigts et des master petits dégâts. Nous n’avions pas non plus envie d’une gestion complexe dans la cuisine pour éviter tout risque de contamination croisée. Prévoir deux menus différents pour un seul repas? Non merci. Tout ce qui entre dans la maison est sécuritaire pour notre fille.

Au niveau du menu de la semaine, il est évident qu’il a fallu s’adapter. Changer tout son menu pour des nouvelles recettes qui conviennent aux contraintes, mais qui sont aussi savoureuses, nourrissantes et rapides, ça peut faire royalement chier causer des maux de tête. Et puis comme il est assez rare que les mets préparés d’avance soient allergy friendly, nous avons dit ciao bye à notre ami l’imprévu. Planification, te voilà maintenant dans nos vies.

Ailleurs :
C’est là que le bât blesse, pour nous. Par exemple, nous étions des accros de restos à déjeuner. Mais comme les oeufs se retrouvent jusque dans les jeux de mots sur tous les plats du menu, nous avons mis une croix là-dessus. Avec une petite fille pas encore en âge de bien reconnaître les symptômes d’une réaction ou même de les décrire, nous avons tout simplement arrêté d’aller au restaurant pendant quelque temps.

Puis, maintenant qu’elle est en âge de mieux communiquer, nous sortons à l’occasion souper dans les quelques grandes chaînes en qui nous avons confiance au niveau des allergies et de la contamination croisée. Entendons-nous, le choix est limité.

Lorsque nous sommes invités à un grand événement comme un mariage, nous apportons le repas de notre fille ou nous évitons tout simplement le repas. Il n’y a rien d’amusant à voir plein d’inconnus consommer des allergènes tout autour de nous. Un petit garçon qui a du gâteau plein les doigts qui veut jouer avec notre fille ou une dame qui vient tout juste de manger de la mayonnaise qui veut lui faire un bisou, ce ne sont que deux exemples vécus qui nous prouvent qu’il faut avoir des yeux tout le tour de la tête dans ce genre d’événements. Évidemment, plus notre fille grandit et plus ces événements deviennent faciles à gérer.

Lire les ingrédients :
Lire les ingrédients est devenu un automatisme tellement ancré pour moi que c’est toujours la première chose que je fais quand j’ai un produit alimentaire entre les mains. Faire l’épicerie les yeux fermés? C’est chose du passé, surtout qu’il faut relire les ingrédients à chaque fois même si on achète encore le même produit. Les ingrédients pourraient changer sans préavis ou un format différent d’un même produit pourrait être fabriqué sur une chaîne de production différente.

Sélectionner des aliments apporte maintenant son lot de questions. Si vous croisez une fille qui fait un move de touchdown dans l’allée 3 de l’épicerie, c’est peut-être moi qui vient de trouver un nouvel aliment qui convient. 

Manger est beaucoup plus compliqué maintenant.
Crédit : Jacinthe Moreau

 

La mention « Peut contenir des traces de… » est faite uniquement sur une base volontaire de la part des compagnies. C’est pourquoi je téléphone en cas de doute pour connaître la politique sur les allergies pour une compagnie en particulier.


Une tranche de ma vie excitante.
Crédit : Jacinthe Moreau

Pas juste dans la nourriture :
Plusieurs autres produits peuvent contenir les allergènes en question. On peut penser par exemple aux cosmétiques, à la nourriture pour animaux ou au matériel de bricolage. Il faut donc toujours demeurer vigilants et encore une fois contacter les compagnies en cas de doute.

L’auto-injecteur :
En cas de réaction, c’est notre allié #1. Il faut toujours l’avoir à portée de la main. Nous avons trois auto-injecteurs. Un qui reste en permanence à la garderie, un qui est accroché près de la porte d’entrée lorsque notre fille est à la maison et qu’elle porte autour de sa taille lorsqu’elle sort et un autre qui reste dans mon sac à main. Ce n’est pas mauvais d’avoir plus d’un auto-injecteur à portée de la main, par exemple en cas de défectuosité, de mauvaise utilisation du dispositif, ou si on se trouve loin d’un hôpital.

Mais la vraie raison, c’est parce que j’ai toujours peur de l’oublier. Se retrouver sans auto-injecteur est un sentiment horrible et paniquant désagréable et non souhaitable. Il faut également s’assurer qu’ils ne soient pas exposés à des températures plus froides ou plus chaudes que les directives du fabricant, ce qui pose parfois des défis.

C’est notre meilleur allié, mais il est un peu capricieux.
Crédit : Jacinthe Moreau

Responsabiliser son enfant :
À mon avis, gérer les allergies alimentaires est un travail d’équipe et il ne faut pas oublier d’y inclure le principal intéressé. À deux ans, notre fille nous faisait penser de prendre l’auto-injecteur avant de sortir. À trois ans, elle demande aux personnes qui veulent lui offrir de la nourriture s’il y a des arachides ou des oeufs dedans. Elle sait que si elle en mange, elle sera « malade ». Elle sait qu’elle doit nous avertir si ça pique dans sa bouche ou si elle a de la difficulté à respirer.
 


Une grande fille responsable (s’cusez pour le désordre).
Crédit : Jacinthe Moreau

Des belles expériences malgré tout :
Les allergies alimentaires de Chouette nous ont poussés à faire des choix différents qui ne nous ont pas seulement apporté du négatif! Par la force des choses, nous ne mangeons pratiquement plus d’aliments transformés. Nous faisons tout nous-mêmes et au fond, c’est beaucoup mieux ainsi. Cuisiner en famille est un véritable plaisir chez nous. 

Des belles expériences culinaires.
Crédit : Jacinthe Moreau

Des ressources précieuses :
En terminant, je ne peux pas passer à côté de ces ressources qui nous sont tellement utiles.

  • Déjouer les allergies : un réseau social, du soutien, de l’information, un site web, une boutique en ligne, un livre de recettes, un blogue et encore plus ;
  • AQAA : Une source d’information très fiable, un service de nutritionniste par téléphone et un tout nouveau service de parrainage ;
  • Ricardo et Cuisine futée, parents pressés : ils pensent souvent aux personnes souffrant d’allergies alimentaires dans leurs recettes.

Si vous faites face aux allergies alimentaires chez vous, comment les gérez-vous? Pour les autres, vous doutiez-vous de tout ce que ça implique au quotidien?

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