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Devenir parent, c’est aussi comprendre un peu mieux les nôtres!
Crédit: Roseline Rousseau-Gagnon
Petite, j’étais une vraie fille à papa!  À mes yeux, mon père était la personne la plus parfaite au monde, l’homme idéal quoi, et j’étais très fière de lui ressembler.  Malheureusement, c’est ma relation avec ma mère qui en écopait un peu. Je la trouvais moins intéressante (ouch!, je sais…), toujours à chialer, me semblait-il, après mon petit frère.  En somme, je ne nous trouvais pas beaucoup de points communs.

Puis, la vie a suivi son cours et ma perception de ces deux êtres fondateurs a graduellement changé.

Certainement, le plus grand choc de mon adolescence a été leur séparation, ou plus précisément, la décision de mon père de quitter ma mère. Elle ne l’avait pas vu venir, pour dire les choses simplement… Et ça l’a complètement transformée! D’abord en véritable furie (le tout coïncidant avec son début de ménopause, ouf!), dont les sautes d’humeur étaient totalement imprévisibles. Ensuite, après tout de même un long moment, elle s’est muée en une femme extraordinaire, dynamique, indépendante et sensible. Un véritable modèle, quoi!
 


Mes parents et moi, à mon bal de finissants, 90s
Crédit : Roseline Rousseau-Gagnon

 
Mais c’est véritablement lors de ma propre grossesse que j’ai découvert ma mère. J’ai découvert la personne qu’elle avait toujours été, mais que sa propre maternité et carrière avaient un peu étouffée. Cette femme passionnée donc, remplie d’empathie, et qui, bien qu’inquiète de la « situation » de son aînée (j’en ai parlé ICI), avait décidé d’être là pour elle, et pour son premier petit-fils à naître.  

À ses côtés, je me suis vue répéter tant de gestes qu’elle avait elle-même posés, de mots qu’elle avait prononcés. Puis j’ai compris que la maternité nous transforme toutes, en nous poussant aux limites de nos capacités (et bien au-delà parfois), et en faisant éclater une multitude de choses prises pour acquis, de certitudes qui ne passent pas, au final, le grand test de la vie. Parce qu’être maman, c’est extrêmement exigeant, difficile même, et ce même dans les bons moments, ceux-ci devenant des espèces de marqueurs de bonheur à atteindre, et dont la quête sera constante.

 
Depuis 12 ans déjà maintenant, ma mère est mon guide et ma confidente sur tout ce qui touche mon enfant et son développement, et bien d’autres choses. Il faut dire aussi qu’elle a été enseignante au primaire plus de 30 ans, et a donc côtoyé et guidé une multitude d’enfants issus de tous les milieux, et bien souvent atteints de troubles de toutes sortes. Bref, j’ai une confiance absolue en son jugement on-ne-peut-plus éclairé!

Enfin, depuis que ma mère et moi avons resserré les liens nous unissant, je réalise à quel point nous avons en fait un tas de choses en commun, à commencer par cette intensité magnétique, qui nous rend à la fois si attirantes et insupportables (désolée chéri)! Je me reconnais aujourd’hui beaucoup dans cette belle femme toute menue (disons que physiquement, nous n’avons pas été faites sur le même modèle!), jeune de coeur et de tête, avec l’agenda rempli de projets divers, malgré la retraite. Et je souhaite continuer mon propre chemin en la gardant comme guide, éclairant mes ténèbres, tel le phare de Pointe-au-Père, le coin de pays qui l’a vue naître. Je t’aime maman!

La parentalité a-t-elle changé la relation que vous entretenez avec vos propres parents?

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