Voici ma belle journée de marde :
6 h 53 : Je me fais réveiller, non pas par mon cadran, mais par mon chum. Ça m’irrite au plus haut point de ne pas pouvoir snoozer un peu comme d’habitude
8 h : Je réalise que c’est l’homme qui prend la voiture, je dois prendre l’autobus. Ça me fait chier déstabilise au max! Ça fait tellement longtemps que je l’ai pris que j’ai de la difficulté à me retrouver et ça me rend vraiment inconfortable.
11 h 15 : Des collègues arrivent à mon bureau pour un meeting. On ne m’avait pas averti, mais il semblerait que je n’ai pas d’autre choix que d’accepter.
13 h : Normalement je dîne à midi, mais à cause de la foutue rencontre impromptue (et inutilement trop longue), je viens de m’asseoir pour manger mon lunch.
17h08 : Mon chum qui devait venir me chercher à 16h45 arrive en retard sans m’avertir. Ces 23 minutes m’ont semblé être une éternité.
Résultat de la journée : fille de TRÈS mauvaise humeur pour le reste de la soirée.
Bon. Évidemment, mon histoire est fausse (mais j’ai eu beaucoup de fun à me l’imaginer!). Vous remarquerez toutefois que l’imprévisibilité est au centre de mon scénario. J’essaie de vous illustrer, à partir de nos vies d’adulte, comment un enfant peut se sentir lorsqu’il manque beaucoup de routine. Pour les adultes, c’est facile, en général nous planifions ce qui nous arrive le plus possible. L’enfant, lui, subit généralement ce que les autres adultes ont planifié pour lui.
Les enfants ont autant besoin que nous, et même plus, de savoir ce qui les attend. Pour certains, ça devient très stressant de ne pas être en mesure d’anticiper, au point d’avoir des répercussions sur leur comportement (inattention, agitation, etc.). Dans ces cas-là, c’est entre autres parce que l’enfant est préoccupé par cette instabilité. Il se questionne sur ce qui va lui arriver ensuite. Est-ce que ce sera plaisant? Déplaisant? Il peut donc être moins disponible pour apprendre, jouer ou tout simplement écouter.
Est-ce que ça veut dire que chaque journée doit être réglée au quart de tour? Nope. Il faut plutôt essayer de donner certains indicateurs constants à l’enfant lorsque c’est possible. Par exemple, avant le dodo, c’est toujours le bain et l’histoire. On peut même utiliser des images pour aider l’enfant à visualiser les différents moments de sa journée. L’enfant risque alors d’être moins surpris et bousculé par l’arrivée du coucher.
Aujourd’hui, la routine du dodo sera un peu différente? No big deal, that’s life! On l’annonce à l’enfant (et souvent on doit répéter, répéter, répéter), on le rassure au besoin, et on peut même l’illustrer pour l’aider.
Avoir une routine intégrée par l’enfant, c’est justement s’aider à pouvoir en sortir. En d’autres mots, il faut d’abord lui donner une base pour que l’enfant soit flexible aux changements. Il comprend alors que lorsqu’il y en a, il doit (et peut!!) s’adapter aux nouvelles situations et que tout reviendra tout de même à la normale. Évidemment, certains enfants semblent avoir une habileté naturelle à vivre avec l’imprévu.
Avez-vous une routine à la maison?