Désolée pour le gros mot dans le titre. La vérité, c’est que depuis que nous sommes dans le monde des allergies alimentaires, des mots encore moins jolis ont traversé nos esprits et sont sortis de nos bouches.
Il y a deux ans, nous étions loin de nous douter de ce qui nous attendait. C’était un matin bien normal, comme tous les autres. Chouette avait un an et ce matin-là, j’ai décidé d’introduire les arachides. Ce matin-là, j’ai connu la peur.
Chouette a été vue par un médecin moins d’une minute après notre arrivée à l’hôpital, où l’infirmière d’Info-Santé m’avait sommée de me rendre immédiatement ou de faire le 9-1-1 en prenant soin de me souhaiter bonne chance. Bonne chance? Couverte de plaques rouges, partant du tour de la bouche pour descendre dans son cou et finalement se répandre sur tout son corps, elle avait également les yeux si enflés qu’elle était méconnaissable. Elle avait aussi une grosse toux. Avec les soins reçus, 3 heures plus tard il n’y avait plus apparence de réaction. Nous avions eu beaucoup de chance. Nous sommes tout de même restés sous observation à l’hôpital pendant 48 h pour s’assurer que la réaction ne se déclenche pas de nouveau.
Crédit : L’ombre de moi-même
Quarante-huit heures plus tôt, nous ne connaissions rien aux allergies alimentaires. Nous sortions maintenant de l’hôpital avec aussi peu de connaissances, sauf une prescription d’EpiPen, une interdiction de consommer des arachides et une sacré bonne frousse.
Nous n’étions pas au bout de nos peines. Pendant les mois qui ont suivi, Chouette s’est mise à réagir à différents aliments. Des réactions moins graves, mais stressantes tout de même. Nous avons eu beaucoup de difficulté à identifier le coupable. En attendant notre consultation chez l’allergologue plusieurs mois plus tard, nous nous sommes privés de beaucoup d’aliments et nous n’osions plus rien introduire de nouveau. J’avais tant de mal à gérer mon angoisse que j’étais en train de nous enfermer dans une bulle protectrice. J’ai consulté pour mieux m’outiller face à cette angoisse.
Finalement, le diagnostic a été posé. Chouette est allergique aux arachides et aux œufs. Nous nous sommes vraiment sentis démunis face à cette situation. Jamais nous ne nous serions doutés de l’impact qu’auraient les allergies alimentaires sur notre vie au quotidien. Les allergènes se retrouvent partout, pas seulement dans la nourriture. La nourriture, elle, se retrouve à tout moment de la journée et dans tous les événements sociaux. Et puis, juste pour rajouter un peu de challenge en cuisine, je faisais déjà face à des intolérances alimentaires (lactose et gluten).
Deux ans plus tard, nous sommes devenus experts pour gérer les allergies de notre grande fille. Nous avons tout de même des petits rappels amicaux de sa condition. Par exemple : papa a mangé au restaurant pour dîner quelques heures plus tôt, donne un bisou à Chouette et sa joue enfle. On tient également Chouette très loin des animaux suite à des incidents stressants.
Crédit photo : Jacinthe Moreau
Être le parent d’un enfant allergique n’est pas de tout repos. Isolement, incompréhension, complexité, maux de tête, privation et petites frousses (ou grosses, je ne le souhaite à personne) croisent parfois notre route. Les allergies alimentaires concernent beaucoup de gens : la personne atteinte ainsi que tout son entourage, et encore. En plus, quel parent aurait envie de faire l’erreur qui va conduire son enfant à l’hôpital sans passer Go et réclamer 200$? Mais il y a des trucs pour s’en sortir. L’humour est l’un de nos alliés.
Crédit : Kraft Canada/Montage: Jacinthe Moreau
Je vous proposerai une série de billets sur la gestion des allergies alimentaires, à la maison et ailleurs. Vous n’y trouverez aucun conseil médical. Là-dessus, il faut écouter votre allergologue. C’est lui (ou elle) qui a raison!
Si vous faites face à des allergies alimentaires chez vous, comment l’avez-vous su? Quels sont vos trucs pour gérer votre angoisse?