En écoutant une conversation entre deux mamans, j’entends : « S’il a mangé, que sa couche est propre, il FAUT le laisser pleurer ».
Pour un bébé, pleurer c’est sain. C’est sa SEULE façon de communiquer, d’échanger avec l’environnement qui l’entoure. C’est d’abord par les pleurs qu’il arrive à se faire une idée de la disponibilité de ses parents: « Ils vont venir me voir, car ils m’entendent quand j’ai besoin d’eux » ou « Peu importe comment et quand je pleure, ils ne viendront pas s’occuper de moi, alors ça ne sert plus à rien »?
Des fois, le parent est à bout de souffle et laisser pleurer son enfant lui semble être la seule option avant de faire une gaffe ou de perdre la tête. Des fois, c’est l’enfant qui n’est pas bien et qui a besoin d’évacuer par des pleurs son trop-plein.
Ceci dit, pour revenir à ladite phrase, l’enfant a besoin de manger et d’être propre, oui. Mais il ne faut pas oublier qu’il a le besoin d’être réconforté. Ce besoin n’est pas physique, mais psychologiquement et émotionnellement, il est tout autant important.
Un bébé se trouve dans un monde inconnu dans lequel il vit des sensations nouvelles. Il n’a pas encore tous les outils pour gérer les différents éléments qui se trouvent à l’intérieur et autour de lui. La ressource qui lui est le plus efficace, c’est vous. C’est votre chaleur, votre voix, votre corps. Pour cette raison, laisser pleurer ne devrait pas être synonyme de « ne pas accompagner ».
Votre enfant a besoin d’être accompagné pour réguler ses émotions. Vous voulez tranquillement l’amener à dormir seul sans vos bras? Plutôt que de le laisser pleurer seul dans sa chambre ad vitam aeternam, pourquoi ne pas commencer en lui caressant la tête dans son lit et en lui tenant la main?
Pour différentes raisons vous devez le sevrer de l’allaitement? Plutôt que de le laisser pleurer seul, pourquoi ne pas le bercer tout en lui chantant une chanson? Que vous considériez qu’il pleure pour des « caprices » ou pas, lorsqu’il pleure, il essaie de vous communiquer quelque chose. Montrez-lui qu’il peut vous faire confiance, que vous êtes là même s’il ne peut avoir tout ce qu’il désire.
Crédit : Meme Kids
Détrompez-vous, je ne dis pas que des techniques telles que le 5-10-15 sont à proscrire absolument. Cette technique d’accompagnement « avec délais » a été utile pour de nombreux parents, et certaines études indiquent qu’il n’y a pas de différence dans le développement de l’enfant. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il ne faut pas dénier le besoin de réconfort de votre enfant, 5-10-15 ou pas, car les émotions sont tout aussi importantes à considérer.
Je ne dis pas non plus qu’il faut éviter de laisser pleurer son bébé à tout prix. Rappelons-nous que c’est la façon du bébé de communiquer. En l’écoutant pleurer, vous arriverez à vous adapter à chaque pleur et vous pourrez aussi, au fur et à mesure, lui apprendre à patienter. Par exemple, si un bébé pleure parce qu’il a faim, vous pouvez lui dire que vous l’avez entendu, que vous préparez le repas et que ce ne sera pas trop long. Avec le temps, ce petit échange avec votre bébé pourrait suffire pour qu’il se calme un peu.
Bref, la tâche du parent est de trouver un équilibre dans tout ça. Que vous soyez team « je laisse pleurer » ou team « je ne laisse jamais pleurer », votre objectif pourrait plutôt être « je m’adapte à chaque situation ».
Est-ce que votre façon de répondre aux pleurs de votre bébé a changé?