Ma fille de trois ans a un amoureux. Oui, oui, un vrai chum. Théo. Mignon comme tout, poli, allumé. T’sais, un bon parti!
Ses parents sont super gentils, on s’entend bien : j’irais jusqu’à dire qu’on est des amis (ouf, tout un statement ça!). Nous nous sommes vus quelques fois à l’extérieur du contexte de la garderie. Tout le monde est d’accord, Théo et Raphaëlle, c’est mignon et adorable comme tout.
Cependant (et oui, il y a un MAIS!), c’est un peu intense. Surtout pour ma fille. Parce que Théo, ce n’est pas seulement son amoureux : c’est son grand amour (merci à la Reine des Neiges pour ce terme). Elle veut se marier avec lui et faire une famille. Elle veut mettre une robe le matin pour aller à la garderie, pour que Théo la trouve belle. Et je vous jure que tout ça, ce sont ses mots à elle, pas les nôtres.
Crédit : Josée Michaud
Son papa et moi, nous essayons de relativiser les choses sans toutefois briser son imaginaire et sa pureté. Parce que je crois que fondamentalement, si elle voit Théo comme son grand amour, c’est que dans sa petite tête et son petit cœur fragile, les films de princesses, c’est vrai. Que pour elle, c’est comme ça que ça se passe dans la réalité.
Call me crazy, mais je trouve qu’elle est trop jeune pour que des adultes qui ne croient plus aux contes de fées brisent ses rêves et ses espoirs. Elle est toute petite encore, elle croit au Père-Noël et au Lapin de Pâques. Pourquoi ne pourrait-elle pas croire que le grand amour, ça se trouve à l’âge de trois ans, entre deux biscuits feuille d’érable, dans une garderie?
Donc, quand elle nous demande si Théo va la trouver belle dans sa robe, on lui explique que oui, probablement, mais que l’important c’est qu’elle, elle se trouve belle. Et quand elle nous dit les yeux pleins d’eau un soir durant le Temps des Fêtes que Théo lui manque, nous lui expliquons qu’il est en vacances dans sa famille lui aussi et qu’ils pourront se voir au retour et nous lui faisons un gros câlin.