Du 1er au 7 février 2015, c’est la semaine nationale de sensibilisation des troubles alimentaires. Ayant été intervenante au sein de l’organisme ANEB Québec pendant plus de 2 ans en tant qu’animatrice de groupe de soutien, je suis très sensibilisée à ce sujet.
Je suis particulièrement sensible au fait que ceux et celles qui souffrent de trouble alimentaire passent trop souvent inaperçus. Comme le remarquait Josiane : « On pense souvent que les troubles alimentaires, c’est juste une fille de 16 ans avec la peau sur les os ». Effectivement, certaines souffrent de maigreur extrême, mais sur la centaine de personnes que j’ai rencontrées pendant les séances de groupe, seulement quelques-unes affichaient une silhouette squelettique. La plupart étaient minces, dans la moyenne, ou en surpoids. Petites ou grandes. D’origines diverses. De toutes les classes sociales. Par contre, elles souffraient toutes d’un trouble du comportement alimentaire.
Elles obéissent à des patterns différents, mais toutes ont une relation malsaine avec la nourriture. Que ce soit celles qui se privent, celles qui se purgent, celles qui compensent avec l’exercice, celles qui font des orgies de bouffe, elles ont toutes un point en commun : la souffrance.
Les comportements alimentaires ne sont que la pointe de l’iceberg et il ne s’agit pas que d’une histoire de culte de la minceur. Les causes sont beaucoup plus nuancées et souvent difficiles à cerner et à guérir.
Ainsi, de nombreuses victimes d’abus sexuels se cachent derrière un corps rendu quasi-asexué, à cause d’un trouble alimentaire, en réaction aux abus qu’elles ont vécus. Les troubles alimentaires donnent du contrôle à celles dont la vie est régie par leur entourage, comme ils donnent à celles qui ont un besoin excessif de performance une nouvelle façon de répondre à leurs attentes élevées.
C’est plus qu’une question de poids et d’apparence, il s’agit d’un trouble mental au même titre que la dépression ou l’alcoolisme.
D’ailleurs, le trouble alimentaire à plusieurs similarités avec l’alcoolisme et la toxicomie. Par exemple, la difficulté à faire cesser les comportements dangereux et une hausse des agissements liés au trouble en période stress. Voilà pourquoi il est important de traiter les symptômes en corrigeant les habitudes alimentaires, mais surtout il est primordial de traiter la blessure psychologique.
De bon outils pour y parvenir sont la psychothérapie ou la participation à des groupes de soutien. Ceux-ci permettent de briser l’isolement et la solitude dans laquelle les personnes atteintes de troubles alimentaires vivent souvent.
La plupart du temps, la route vers la guérison est longue et ardue, ce qui rend les ressources pour y parvenir d’autant plus vitales. C’est pourquoi la semaine nationale de sensibilisation des troubles alimentaires est importante, pour que les ressources puissent être mises à la disposition de tous.
Comment percevez-vous les personnes atteintes de troubles alimentaires? Si vous souffrez d’un trouble alimentaire, ou en avez déjà souffert, comment vivez-vous cela au quotidien?
Veuillez noter qu’il s’agit d’un texte basé sur mes observations et constatations en tant qu’inervenante et qu’il n’est donc pas informatif, ni basé sur des études ou une recherche scientifique.