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Faire le deuil de son accouchement ou de son allaitement
Crédit: Pixabay

Nous le faisons toutes. Souvent avant même de songer à faire un enfant. S’imaginer son accouchement, c’est normal. Si l’allaitement est aussi un choix, les images de mères souriantes qui regardent paisiblement leur bébé dans les yeux viennent teinter l’idée que l’on s’en fait. On oublie la réalité, le côté imprévisible et inconnu de la vie. Qu’est-ce qui arrive quand tout ne va pas comme prévu? Quand tout va trop mal? Quand la réalité frappe trop fort?
 
Je dis trop parce que pour certaines femmes, l’accouchement peut susciter un trauma. C’est-à-dire que la femme est confrontée à la mort, à la peur de mourir ou encore son intégrité physique a pu être menacée. Personne ne peut prévoir ces situations graves, et surtout personne ne veut s’imaginer vivre ce genre d’expériences. Heureusement ce n’est pas la majorité des accouchements qui sont perçus comme étant traumatisants au sens psychopathologique.

Dans d’autres cas le « trop » réfère plutôt à une grande déception. La déception de ne pas avoir ce qu’elles avaient si précieusement voulu vivre comme accouchement ou comme allaitement. Ces cas-là sont beaucoup plus fréquents. Ils peuvent faire mal, très mal. La mère peut alors vivre un mélange d’émotions; de la joie (d’avoir son bébé par exemple), de la tristesse, de la peur, de la colère, et parfois même de la honte. Il en découlera différentes réactions aussi; la surprotection du bébé, un détachement de l’enfant, le déni, un sentiment de culpabilité, une baisse d’estime de soi, un besoin d’isolement, un sentiment d’amertume ou encore un sentiment d’échec. 
 

Crédit : Pixabay

Cette blessure que vous pouvez ressentir est, à mon sens, une forme de deuil. Vous avez perdu quelque chose. Il vous manque quelque chose. Vous avez perdu une représentation de vous, en tant que mère, qui vit son accouchement ou son allaitement de façon idéale. Laissez-vous le temps de vivre les émotions que vous ressentez. Permettez-vous de les avoir. Faites-vous un espace pour pleurer toutes les larmes de votre corps si vous en avez envie.

Faire ce deuil n’est pas mal ou bizarre, au contraire c’est un processus normal et vous avez besoin de le faire pour être en mesure de retrouver un équilibre. Des fois, de façon instinctive vous chercherez à boucler la boucle en mettant en place une action symbolique qui est significative en fonction de ce que vous avez vécu. Souvent, ça aide.

Pour celles qui n’arriveraient pas à passer au travers de ce processus, n’hésitez pas à aller chercher des ressources pour vous libérer de ce poids qui devient trop lourd. Souvent vous le savez, vous le sentez qu’il est temps de demander de l’aide. 

Est-ce qu’il vous a fallu faire le deuil de l’accouchement ou l’allaitement que vous aviez imaginé?
 

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