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Opération « Petit ours » : vouloir un bébé du jour au lendemain.
Crédit: Flickr/ Nomadic Lass

Des enfants, j’en ai jamais vraiment voulus.
J’en voulais, mais plus tard.
Un plus tard abstrait, sans date d’expiration.
 
Scandale pour un site de moms, non ? La maternité a toujours été un concept flou pour moi. Je croyais que cette envie et ce besoin viscéral qu’ont certaines femmes à vouloir un enfant devait être dans leurs gênes… un peu comme bien chanter ou être bonne en maths, tu l’as ou tu ne l’as pas. Tu nais avec et ce n’était pas mon cas. Dans la vie, j’allais devenir quelqu’un et certainement pas la mère de quelqu’un.
 
Moi, à 16 ans : Je vais travailler en mode.
Mes parents: Tu vas crever de faim. Il n’y a pas de job en mode. Deviens avocate, sois indépendante.
 
Moi, à 19 ans : Je vais aller faire un BCOMM à la John Molson School of Business.
Mon prof en commerce de mode : Mais, tu ne parles pas anglais.
 
Moi, à 24 ans : Je veux travailler en relations publiques.
Ma superviseure RP où je travaillais à l’époque : Chérie, tu ne seras jamais bonne en RP.
 
Jamais dans mes plans, un bébé n’était planifié. J’avais beaucoup trop de choses à accomplir, trop d’objectifs à atteindre et trop de gens à qui je devais me prouver. J’ai travaillé fort (j’ai bûché) et j’ai eu la chance extraordinaire d’avoir des mentors qui m’ont permis, à 29 ans, d’avoir le travail de mes rêves. Celui qui allait me rendre « heureuse ». J’étais mon propre success story : un chum merveilleux avec qui je partageais ma vie depuis 10 ans, une famille et des amies extraordinaires et ma job de rêve. Que demander de plus ?
 
Me voilà donc, suite à une impressionnante crise de la trentaine, avec cette idée saugrenue de vouloir un enfant. J’essaie de me rappeler du matin particulier où je me suis réveillée avec cette idée-là en tête et rien. Cette maladie (ou virus peut-être ?) a fait son chemin tout doucement dans mon inconscient et là, je n’arrête pas d’y penser… What’s wrong with me ?
 
L’homme et moi avons donc décidé de planifier doucement la mission « Petit ours » au début de l’été dernier. Je dois avouer qu’il nous est arrivé par le passé d’avoir des petits accidents, qui ont tous été sans conséquence (très bonne nouvelle à l’époque). Je n’ai jamais porté attention au fait que ces petits accidents soient toujours restés sans conséquence. Lors de ma visite chez la gynécologue, au mois de juillet dernier, je lui ai parlé de la mission « Petit ours » :
 
Ma, gynécologue : Quel âge as-tu déjà ?
Moi : 31 ans
Ma gynéco : Planifie tes relations avec ton ovulation. Si à Noël, tu n’as pas de résultats, reviens me voir. Passé 30 ans, si tu n’es pas enceinte après 6 mois d’essais, il est plus sage de faire des tests afin de s’assurer que tout est beau. Tu comprends?
Moi (dans ma tête cette fois-ci) : Ben voyons donc! Do you know who I am? Dans la vie, ma chère dame, je performe, une MACHINE. Un bébé c’est pas compliqué à faire et c’est plutôt le fun… de plus l’autre « membre » de mon équipe est toujours prêt…
 
L’homme, fiscaliste et planificateur inné, avait lu une recherche qui stipulait qu’un enfant dont la naissance était prévue de la fin de l’été jusqu’à la fin de l’automne risquait d’avoir plus de difficultés d’apprentissage qu’un enfant né à l’hiver ou au printemps (fait important à stipuler ici, mon homme a toujours des théories un peu bizarres). Pas de panique mon ours, deux machines comme nous, on va te faire ça un bébé. Fais ta valise, on s’en va à Punta Cana en même temps que la semaine de mon ovulation. Done deal.
 
Punta Cana a passé, le mois d’août aussi, ainsi que septembre, octobre et novembre. Nous réalisons que la machine manque peut-être un peu d’huile. Je sais, vous allez me dire que faire un bébé prend du temps, mais à 31 ans l’horloge fait tic toc et, malheureusement, je ne rajeunis pas.

La semaine prochaine, je rencontre ma gynécologue afin de savoir quelles sont les prochaines étapes afin d’amener la mission « Petit ours » à terme. Pour être franche avec vous, j’ai la trouille. C’est la première fois de ma vie où je n’ai aucun plan de match, aucun contrôle. Cette fois-ci, la vie fixe ses règles et je devrai m’y plier. Je n’ose pas encore lire tout ce qui est sur le Web à propos des différents tests qui m’attendent, car je sais que je vais me mettre à paniquer. Je vais donc attendre de savoir ce que ma médecin va dire et discuter avec mon homme de ce que nous souhaitons faire.

Si vous êtes passé par là, n’hésitez pas à partager avec moi. J’aimerais beaucoup vous lire!

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