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Les petites victoires : la vie avec un enfant qui se développe plus lentement
Crédit: Véronique Landry

Benjamin a finalement fait ses premiers pas à quatre pattes. J’ai filmé, pris plein de photos, braillé un p’tit coup, mais surtout, je me suis vraiment sentie fière. Fière de lui et fière de moi.

Marcher à quatre pattes, ça peut paraître banal. Mais quand ça arrive à près de 11 mois, après des multiples consultations en ostéopathie et en physio et des heures de petits exercices à la maison, ça prend une nouvelle dimension.

On m’a dit que mon bébé souffrait d’un retard moteur. C’est ainsi depuis sa naissance. Même si ce n’est pas « grave », ça me travaille en dedans. Ça fait me sentir impuissante devant la situation, et ce, malgré les efforts déployés. C’est avoir le goût de pleurer quand bébé donne tout ce qu’il a, mais que ça ne fonctionne pas. C’est aussi, heureusement, vivre de douces victoires lorsqu’il franchit de nouvelles étapes, si petites soient-elles.

Quand nous avons appris que Benjamin avait un petit retard, une vieille frousse, bien cachée au fond de moi, est ressortie et j’ai eu peur. Peur qu’il vive la même chose que moi lorsque j’étais petite. J’ai vu cette même angoisse dans le regard de ma mère. Elle ne voulait pas qu’on vive ce qu’ils avaient vécus.

Quand j’étais bébé, on a dit à mes parents que je ne marcherais probablement jamais. Les muscles de mes jambes ne se développaient juste pas.

Malgré tout, mes parents n’ont jamais lâché. Ils croyaient en moi et en eux. J’ai passé un nombre incalculable d’heures à l’IRDPQ, attachée à des instruments pour aider mes muscles à se développer. Ma mère m’a dit que ça lui brisait le cœur de m’entendre hurler chaque fois, mais qu’au fond d’elle, elle savait que c’était pour le mieux. Elle avait raison. Lorsque j’ai eu presque deux ans, j’ai fait mes premiers pas.

Je me tiens debout pour la première fois (avec soutien du divan!). J’ai plus d’un an. 
Crédit : Gilda Blais

Depuis une semaine, Benjamin trotte partout. Il arrache mes électros, jette mes plantes par terre, met le bordel sur son passage. Et c’est probablement une des choses les plus belles que j’ai vue. Je n’arrête pas de m’extasier devant ses prouesses, mais surtout, mon coeur fond de voir son petit visage si concentré un moment se remplir de fierté quand il réussit finalement à accomplir un nouvel exploit.

Avoir un bébé qui a un rythme plus lent (j’aime mieux cette expression que le mot retard), ça m’a amené à voir les choses autrement. Les tiroirs vidés et les poques sur le nez, je les vois comme des petits trophées récompensant d’incroyables efforts. Et ça, ça vaut de l’or.

Quelles sont vos plus belles petites victoires?

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