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Quand petit bobo devient gros – Une histoire de petite (grosse) blessure et d’instinct maternel
Crédit: Laurence Laplante

Je ne suis pas une grande connaisseuse du milieu hospitalier et encore moins de la médecine.  Je ne suis pas hypocondriaque, mais depuis que ma fille est née, mon dossier à Info-santé a clairement triplé de volume. Il ne nous est jamais arrivé rien de bien grave, même la fois où m’a fille s’est enduit la bouche de stuff à verrue. Oui, vous avez bien lu. Plus de peur que de mal, une chance!
 
La cour chez nous est en asphalte. Oui, c’est pratique pour le vélo, la trottinette pis toute, mais pour les genoux c’est autre chose.  Comme de fait, une journée comme les autres, ma fille s’est enfargée dans ses pieds et s’est éraflé le genou. On a désinfecté avec du peroxyde, mis du Polysporin et couvert le tout d’un beau plaster Dora. Le petit voisin a même tenu la main de ma fille le temps de « l’opération ». 

Deux ou trois semaines plus tard, alors que tout semblait être rentré dans l’ordre, j’aperçois un rond rouge sur son genou. Pas à l’extérieur, non, sous la peau. Mon voisin, ex-infirmier d’Info-santé, me conseille de nettoyer le tout avec de l’eau et de l’eau de javel. Aussi, il trace un cercle autour du rond rouge pour suivre la progression. 
 
3h du matin. Incapable de dormir, le rond rouge m’énerve, il a grossi. Il n’y a pas de sang, pas de gale et pour la première fois, Info-santé me conseille d’attendre au lendemain pour consulter. Je me couche avec ma fille, je l’imagine amputée et me mets à paniquer.  Elle se lève, et comble de tout, elle n’arrive pas à marcher. 

10 minutes plus tard, nous sommes en route vers St-Justine. Mon copain pense que je panique pour rien, ma fille n’a plus l’air d’avoir mal. Ma tête, par contre, m’obstine. Nous devons y aller quand même. On arrive à l’hôpital, jamais je n’avais vu une infirmière au triage s’occuper de nous aussi vite. Le médecin arrive quelques secondes plus tard, il fait des tests, investigue pendant une bonne heure.  Je sors de là avec une prescription d’antibiotiques ultra-puissants, dosage d’adulte. Ma fille n’a à ce moment-là que deux ans. On m’assigne des rendez-vous à la clinique externe tous les jours, pendant deux semaines.
 
Tout au long du traitement, on ne m’a jamais vraiment dit ce que ma fille avait.  On m’a dit les grandes lignes, les mots scientifiques, mais pour moi c’était abstrait. Je n’étais pas tellement sûre de comprendre pourquoi ma fille était placée en isolement à chacune de nos visites, ni pourquoi la pharmacienne avait fait le saut en voyant la prescription. Ce n’était pas rassurant, ça ne l’est jamais vraiment quand on a l’impression de n’avoir aucun contrôle sur une situation impliquant nos enfants.

Le jour où le médecin nous a dit que ma fille était guérie, j’ai appris qu’elle aurait pu y passer.  La bactérie qui avait vicieusement infecté l’intérieur de son genou avait commencé à faire des ravages, c’était une question d’heures. Oui, quelques heures de plus et j’aurais pu perdre ma fille d’un choc septique. Si je ne m’étais pas écoutée cette nuit-là, ma fille n’y serait peut-être plus. Au mieux, il lui manquerait peut-être une jambe.
 
Cette nuit-là, j’ai compris qu’il ne faut jamais contredire un instinct de maman, et surtout, ne jamais banaliser un bobo, aussi petit soit-il.

Avez-vous déjà vécu une situation semblable?  Quelles précautions prenez-vous pour éloigner les bactéries?

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