Quand j’ai appris que j’étais enceinte, je n’ai pas capoté avec l’accouchement. Je me disais que ça viendrait bien assez vite et que j’y penserais en temps voulu.
Par contre, quand on nous a parlé du plan de naissance aux cours prénataux, je me suis sérieusement mise à y réfléchir. Oui, c’était pour un moment important, LA journée de ma vie. Donner naissance, ce n’est quand même pas rien!
J’ai donc soigneusement pris le temps de faire mon plan de naissance avec mon chum. J’étais zen et positive parce que j’avais décidé de quelles manières j’allais gérer la douleur; j’avais déterminé si je voulais avoir de la musique dans la chambre et la lumière tamisée pendant le travail, quel genre d’intervention médicale j’étais prête à accepter et comment je vivrais les premières minutes avec mon bébé.
Mais rien ne s’est passé comme prévu. Nenon.
Semaine 37, une pré éclampsie s’est pointée et m’a forcé à me rendre à l’hôpital en matinée pour m’assurer que tout était ok. Je suis donc allée à mon rendez-vous, relaxe, en me disant que j’allais en profiter plus tard pour faire du lavage et mon sac pour le jour J.
Long monitoring, prise de pression, pipi dans le pot, on m’a dit d’attendre que ma médecin vienne me voir avant de retourner chez moi. J’ai attendu 4h sur une petite chaise de plastique. Dans le couloir. Enceinte de presque 9 mois. #PuCapable
Quand elle est venue m’annoncer que les résultats n’étaient pas bons et qu’elle avait peur pour moi (quel choc!), je ne l’ai pas crue. « On te libère une chambre immédiatement et on te provoque », qu’elle m’a dit. Je lui ai répondu très sérieusement que j’allais retourner chez moi et revenir avec mes choses. Je n’avais apparemment pas compris la gravité de la situation.
En larmes, j’ai appelé mon chum en lui expliquant ce qui se passait. De nature habituellement très calme, il l’était moins quand je lui ai appris qu’il allait devenir père le jour même. Ouch!
Branchée de partout, déjà une chute de pression derrière la cravate, je n’étais plus totalement moi-même. J’avais peur et mon plan de naissance ne m’était d’aucune utilité. On m’a proposé très fortement l’épidurale, alors que je n’étais qu’à 1 cm, même avec des doubles doses de pitocin à chaque heure.
« Tu dois absolument accoucher aujourd’hui! » a rajouté ma médecin, pressée. Il était 23h. Je stressais et en même temps, j’étais sur un buzz un peu étrange. Ça fourmillait d’infirmières autour de moi pour prendre ma pression, mes signes vitaux… lâchez-moi! Moi qui avais visualisé un moment tranquille avec mon chum avant d’accoucher, j’ai été déçue (entre les contractions).
23h37. Après 3 poussées, dont une qui l’avait fait descendre de 3 étages selon la médecin, mon bébé était finalement né. Crevée et dans un état surréel, j’ai accueilli mon garçon en pleurant comme une madeleine.
Mon plan de naissance était prêt, je n’ai malheureusement pas pu m’y fier. Les médecins ne m’ont pas demandé mon avis sur quoi que ce soit. Situation oblige, j’imagine.
La prochaine fois, je préparerai encore mon plan de naissance (et mon sac à l’avance!) en me disant que tout ira selon ce que j’ai en tête. Parce que ça ne peut pas toujours aller de travers!
Malgré tout, je conserve un assez bon souvenir de mon accouchement parce qu’il en a résulté la 8e merveille du monde: mon fils.
Avez-vous fait un plan de naissance? Avez-vous réussi à vous en tenir à ce que vous aviez prévu?