Ma toddler a beaucoup d’appétit. Ce trait lui vaut souvent des commentaires élogieux : « Tu manges bien! », « C’est une bonne mangeuse! »
Cette équation entre « bien manger » et « beaucoup manger » m’agace, même si je comprends qu’elle part de bonnes intentions.
C’est sûr que c’est beau, voir un enfant prendre plaisir à manger. C’est sûr que c’est rassurant qu’un enfant ait « bon appétit », qu’il soit un « bon mangeur » (on en a, des formules pour juger positivement la quantité!). Et à l’inverse, un enfant qui mange peu ou pas, ça peut être inquiétant.
Je suis aussi consciente que l’association entre bien manger et beaucoup manger vient de l’époque pas si lointaine où la subsistance était un combat et l’abondance alimentaire un signe de réussite.
Mais justement : dans notre société où la majorité de la population a accès à de la nourriture en quantité suffisante, il me semble qu’il est temps qu’on revoie notre discours sur le « bien », en matière d’alimentation. Parce que nos mots ne sont pas innocents. Ils façonnent les idées et les comportements; l’alimentation n’y échappe pas.
La quantité d’aliments qui est « bonne » pour l’enfant, c’est celle – petite ou grande – qui correspond à son appétit. (Même chose pour les adultes, d’ailleurs!) Respecter ses signaux de faim et de satiété, voilà le grand enjeu concernant la quantité.
D’ailleurs, à notre table, on tâche de réserver les jugements positifs à :
- une alimentation diversifiée
- un palais aventureux
- et au respect des bonnes manières.
Utiliser des ustensiles : OK. Reste à travailler le rythme, maintenant.
Crédit : Jeans and Jellies
Dites-vous à vos enfants qu’ils « mangent bien »? Qu’est-ce que vous entendez par là?