Je suis épuisée et j’ai peur.
Peur de la suite, peur de ce qui nous attend.
Devenir parents, ça te met un couple à l’épreuve. Peut-être pas tous les couples, mais le nôtre du moins. J’ai de la misère à mettre le doigt sur l’élément déclencheur, à trouver LE moment précis où l’équilibre a basculé. À vrai dire, je crois qu’il n’y en a pas, que c’est simplement de l’accumulation de toute. La fatigue, le stress, les malentendus, les désaccords…
Il y a des jours où je nous souhaiterais un break. Parce qu’à force d’avoir l’impression de tourner en rond, je ne sais plus où donner de la tête. Je me demande toujours si je mets mes énergies à la bonne place. Si ce n’est que de l’acharnement de ma part.
On m’a déjà dit que je tenais mon couple et ma famille à bout de bras. Mes bras, par contre, sont fatigués en crisse, mais je réalise que s’ils tiennent encore le coup, c’est sûrement pour éviter que mon cœur ne se brise en mille miettes.
Il y a des moments où, à bout de souffle, j’ai juste envie de tout lâcher. D’arrêter de me battre parce que j’ai l’impression de ramer contre le courant. Mais je me dis toujours que j’ai pas le droit de faire ça, que je peux pas renier la personne que j’aime. Parce que oui, je t’aime. Ça doit être pour ça que ça fait aussi mal.
À certains moments, notre relation me rappelle celle de mes parents. Pis ça, ça fait peur, parce qu’on sait comment l’histoire se termine.
J’ai envie de me coucher ce soir, de tout oublier et de repartir en neuf. Peut-on faire ça? Pour nous, notre couple, mais aussi notre famille? Dis-moi qu’on va la remonter la pente, aussi interminable semble-t-elle.