« Ma fille vous dérange? Changez de place, madame! » – La tolérance, c’est pas donné à tous!

Je suis ce type de mère qui fait tout pour ne pas trop déranger quand je suis en public avec ma fille. Quand je sors avec elle, je choisis des restaurants family friendly où on s’attend à voir des enfants s’activer. Pour les commissions, je prends soin de choisir mes heures pour m’assurer qu’elle sera prête à me suivre. Au pire, on retardera le tout…
 
Dernièrement, nous avons planifié un voyage au Mexique. Toujours dans le même ordre d’idée, on choisit l’hôtel et la compagnie aérienne family friendly. Dans l’avion, je m’assure tout de même de lui avoir téléchargé quelques émissions sur le iPad pour ces trop nombreuses fois où les turbulences nous forcent à rester cloués au siège.
 
L’hôtesse me tape sur l’épaule. « Pourriez-vous baisser le son, j’ai eu une plainte ». Une plainte? Le bruit est à peine perceptible pour la rangée devant et derrière moi, et encore, il est probablement étouffé par le bruit assourdissant des moteurs. Devant et derrière, deux petites familles, elles aussi avec des ordinateurs. À mes côtés, ma mère qui me regarde, l’air confuse.

Ça ne peut venir que d’un seul endroit. La sexagénaire de biais derrière, qui se cache le nez dans son livre quand je me retourne. Je m’empresse de baisser le son, mais à l’intérieur, je bouille!

J’ai tout planifié pour que Juliette soit tranquille, qu’elle ne pleure pas et ne dérange pas, et c’est pas encore assez? Madame, je peux tout éteindre et la laisser pleurer quatre heures aussi, on verra si votre lecture sera aussi palpitante!
 
Au même titre que je choisis mes restaurants en fonction de ne pas déranger la clientèle, il me semble que chacun devrait faire preuve d’un peu de flexibilité. Tu pars au Mexique avec LA compagnie qui fait la promotion de ses forfaits famille: attends-toi à ce que ça grouille dans l’avion! Paie-toi la première classe ou choisis une autre compagnie! Surtout, laisse-moi vivre un peu!

« Choisis tes batailles » me direz-vous et c’est ce que je fais. Pour la très grande majorité des parents qui se soucient comme moi de ne pas imposer à outrance leurs choix de vie aux autres, je réclame qu’on use du gros bon sens et qu’on nous laisse un peu de lousse.
 
Tiens, en sortant du centre commercial, l’autre jour, j’ai vu ce quadragénaire, seul, venir prendre un stationnement de courtoisie réservé aux familles. Je me suis empressée de le lui faire remarquer.
 
« Tabarnak, t’es pas handicapée, t’es juste enceinte! Appelle la police si t’es pas contente ».

J’ai passé mon chemin et suis allée rejoindre mon véhicule, quinze espaces plus loin. Parce que, enceinte ou pas, je suis capable de marcher quand je ne suis pas avec ma fille. Je laisse ces espaces pour les parents qui se démerdent dans la neige et la gadoue avec leurs poussettes.
 
J’ai passé mon chemin, de peur de manger une volée. J’ai choisi ma bataille.

Estimez-vous que les gens sont généralement compréhensifs avec les parents et leurs enfants en public? Avez-vous des anecdotes à partager avec nous?