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Je veux être infidèle.
Crédit: Madonna/Promo de «Justify My Love», 1990

À toi, mon conjoint, mon amour.

Je t’aime. Tu le sais, nous le savons. Nous avons toujours été une équipe, qui perdait parfois certains matchs, mais qui se retroussait toujours les manches. Je t’écris ces mots pour que, peut-être, tu ne les lises jamais. Écrire ces lignes est un peu un exercice libérateur et thérapeutique. Je suis désolée, désolée pour ces mots et ces pensées.

Je veux être infidèle.

À notre rencontre, j’avais le maigre bagage d’une jeune femme de 20 ans. J’étais à peine sortie du nid familial. Et maintenant, je suis là, à vouloir le beurre et l’argent du beurre. Avant de te connaitre, j’étais dépressive et je ne pouvais apprécier la vie à sa juste valeur. Quand tu es arrivé dans ma vie, j’avais maintenant une bonne raison de me garder en vie, j’avais une bonne raison de me lever le matin. J’avais une bonne raison de m’acheter les plus beaux talons hauts rouges, j’avais une bonne raison d’être là, juste là, quand tu en avais besoin. J’avais une bonne raison de rêver à mon futur avec toi, parce que c’est ce que je voulais au plus profond de moi.

Après plusieurs années de vie commune, nous avons eu cet enfant. La plus belle des merveilles du monde. Cet enfant était la cerise sur le sundae, le mariage parfait entre nous. Une bague, un tatouage et une cérémonie ne pouvaient en aucun cas égaler cette union que nous venions de faire ensemble. Avant, je ne vivais pas. Par la suite, j’ai vécu pour toi. Quand notre enfant est né, je ne vivais que pour lui.

Une odeur de lait planait constamment dans mon creux de soutien-gorge, je portais des vêtements trop grands pour moi, des cernes, de la peau, beaucoup de peau. Je n’avais pas l’impression de m’appartenir. J’appartenais à tous, mais pas à moi.

Je veux être infidèle.

Aujourd’hui, j’ai la presqu’envie de me sentir femme, belle et accomplie. Je veux revenir à mon côté un peu wild. Je veux retrouver la vie dans laquelle je baignais il fût un temps; la spontanéité, la marginalité et la passion. Ce qui, parfois, peut être pris pour acquis lorsque deux personnes sont ensemble depuis un bon nombre d’années. J’ai envie de te retrouver comme amant. J’ai envie de me retrouver comme amante. J’ai envie de revivre une sorte d’adolescence, celle qui vient avec du sexe torride sur le bord d’un comptoir, un lundi matin, 9h06.

Je veux aller voir ailleurs, littéralement. Je veux explorer. Je ne veux pas me soucier du lendemain. Je ne veux pas penser à ce qui va arriver si jamais quelqu’un le sait. So what? Je ne veux pas me préoccuper de ce qui pourrait arriver avec des « si jamais… ». Je veux vivre MA vie. Égoïste? Oui.

Pour une fois, j’ai envie d’une vie parallèle. Une vie sans compte rendu. Sans soucis. Juste du plaisir, juste de la liberté. Est-ce que mon envie de vie de semi-célibatat veut dire que tu n’es pas à la hauteur? Non. Au contraire. Tu es l’homme qu’il me faut. Tu es le père de mes enfants, tu es mon meilleur ami. Je me permets cette envie de fantaisie avec toi, parce que je sais que tu es le bon au fond de moi. Je me permets de m’inventer une vie de coquetteries, car je sais que tu me comprendras un peu, en bout de ligne.
 
Je veux être une infidèle, c’est tout. Une infidèle, avec un ou plusieurs amant(e)s. Oui, pourquoi pas. Parce que tous les interdits sont tellement attirants et allumants.

Faire des clins d’œil à des inconnus me manque, prendre des numéros de téléphone à la fin d’une soirée aussi. Les papillons dans le ventre que provoque le bruit d’un nouveau SMS, un french ou deux dans un bar, des sorties spontanées entre copines, le verre de trop, des partys de bureau dramatique, de la bisbille de triangle amoureux, nommez-les.

Je vis de passion, d’adrénaline, je vis en marge de société. Ma vie de femme mariée, de maman bonne à tout faire, veut prendre le bord. Juste un peu, pas trop longtemps. Le temps de bien profiter, le temps de savourer ma pseudo-vie libertine. Un semblant de vie déraisonnable. 

Mon homme, le père, le plus beau et le plus fin, je t’aime et je t’aimerai toujours. Merci d’écouter mes idées folles, merci de m’avoir donné le plus beau cadeau de la vie, merci d’être à mes côtés. Merci de me trouver belle même si j’avais un sac à papier brun sur la tête. Merci de me trouver parfaite en pleine crise de larmes pendant le film Titanic. Merci, la vie.

Reste à voir si c’est la raison ou les pulsions qui auront le dessus…

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