Je me souviens encore très bien du jour où mon enfant est devenu un iKid. Il avait six ans. Les yeux fermés, assis sur son lit, on lui a remis son premier iPod, gracieusement offert par un ami de la famille.
Mon fils était heureux! Il pouvait enfin écouter de la musique et jouer à de petits jeux cool. Il pouvait faire des photos et de petites vidéos drôles avec sa sœur et son frère.
Pour être bien certains de garder le contrôle de ce que notre fils faisait sur son iPod, nous avions mis des contrôles parentaux sur tout. TOUT!
Puis, notre iKid a grandi et on a baissé notre garde un peu. On lui a donné le code du WiFi pour qu’il puisse nous texter et recevoir des courriels des adultes significatifs qui l’entourent. Comme j’en recevais une copie sur mon propre iPhone, je ne voyais pas de problème.
Puis, un jour, mon iKid s’est mis à toujours traîner son iPod avec lui. Partout où il allait, le iPod suivait. Il pouvait passer trente minutes à la salle de bain, prétextant une GROSSE envie et en ressortait le iPod toujours en main. Il s’est aussi mis à l’emmener chez ses amis et à l’école.
Un jour, chez McDo, notre fils est parti à la salle de bain avec son iPod. T’sais… le WiFi gratuit!
Eh bien, de retour à la maison, j’ai eu le flash de regarder son historique de navigation sur Safari. J’ai presque perdu connaissance. Que de la porno. Et rien de soft. Je capotais!
J’avais pourtant mis des contrôles parentaux! Notre fils n’avait pas le mot de passe de son identifiant Apple pour acheter des applications et de la musique, mais il avait réussi à passer par Safari pour découvrir un monde pas du tout adapté pour lui!
En creusant un peu, on a appris que depuis quelque temps, des plus grands l’avaient initié à ces vidéos facilement accessibles sur le Web. Et notre fils en est vite devenu accro. Sans trop comprendre ce qu’il voyait, il regardait ces vidéos en s’imaginant plein de trucs dans sa tête. On a dû remettre les pendules à l’heure.
Au-delà du choc d’avoir failli à ma job de parent, il y avait la crainte que mon enfant soit brisé. Que les images qu’il avait regardées aient chassé à jamais son enfance, tué son innocence.
J’ai dû lui expliquer que non, faire l’amour ne faisait pas mal, que ça impliquait rarement plus de deux personnes et que, non, papa ne tirait pas les cheveux de maman en lui donnant des claques sur les fesses (arggg!).
Nous n’avons pas fait l’éducation sexuelle de notre fils de huit ans à ce moment. Nous avons éteint les feux, retiré le iPod et réalisé que les contrôles parentaux, même s’ils sont utiles, ne protègent pas nos enfants de tout ce qui se trouve sur leurs iBébelles.
Je n’ai plus mon iKid depuis ces événements et je garantis que notre famille (et surtout notre fils!) s’en porte beaucoup mieux! L’innocence de mon enfant n’est plus la même, mais maintenant, quand on lui dit qu’un truc n’est pas adapté pour son âge, il nous écoute!