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Se botter le cul en congé de maternité : une question de survie.

Ça a commencé dix jours après mon accouchement. Dix jours à la maison sans sortir, à vivre au rythme des boires et du linge à laver.  Mon chum m’a dit : « Je vais à l’épicerie, as-tu besoin de quelque chose? ».  Je l’ai regardé, puis, en éclatant en sanglots : « Moi aussi je veux y aller! ».

 

Brailler pour aller au Super C! Non, mais, il était temps que je fasse quelque chose.

J’ai vite compris, au cours des premiers jours de vie de Juliette, qu’il fallait que je me botte le cul si je ne voulais pas passer mon congé de maternité entre mes quatre murs. Pourquoi? Parce que c’est tellement facile de ne pas sortir de chez soi.
 
Et on a beau avoir le meilleur cercle d’amis de la terre (mon cas), la vie continue pour chacun. Alors que tout le monde est au travail, on se retrouve en marge de la vie active, et on n’a pas le droit de le reprocher à qui que ce soit.
 
On la commence par où cette nouvelle vie de mommy qui veut se trouver une raison de franchir la porte? Dans mon cas, c’est au Centre ressources naissance de Trois-Rivières et leur atelier de mieux-être maman/nouveau-né que j’ai trouvé mon salut. 
 
Au premier atelier, assise sur mon petit tapis avec mon bébé qui dormait devant moi, j’ai éclaté en sanglots. J’ai attrapé ma fille et je l’ai serrée très fort. Ma fille dans mes bras et entourée de ces autres mamans inconnues et franchement tout aussi apeurées que moi, j’avais cette espèce de sentiment irréversible qui te dit : « Voilà, c’est ça ta vie maintenant! ».
 
Cette vie s’est avérée pas mal plus stimulante que ce premier sentiment. Au fil des semaines et des ateliers, j’ai appris à envisager autrement mon congé. J’ai tissé des liens d’amitié avec plusieurs de ces mamans, qui me ressemblaient beaucoup. On se donnait aussi rendez-vous les mercredis pour dîner ensemble aux dîners-répits offerts par le centre.
 

Et pourquoi s’arrêter là quand on est si bien partie? Les filles et moi avons commencé des cours d’éveil en piscine avec les cocos vers l’âge de six mois. J’ai aussi enfilé mes espadrilles très rapidement et je me suis mise au cardio-poussette.
Crédit : Jean-Pierre Lavoie, Flickr

Dès la chute de la première neige, on a troqué la poussette pour le traîneau dans les sentiers de neige. C’était mon rendez-vous « remise en forme » deux fois par semaine. Et jamais besoin de trouver une gardienne, car Juliette faisait partie entière de mon entraînement et de ma vie sociale.
 
Les jours où je n’avais rien à l’agenda, je me trouvais toujours une raison de sortir, ne serait-ce que pour une marche. Un chèque à déposer au guichet? Pas question d’attendre d’avoir d’autres courses à faire, c’est une raison suffisante pour sortir la poussette et marcher les deux kilomètres entre ma maison et la caisse populaire. Même chose pour toutes les petites courses quotidiennes. Pourquoi? Parce qu’à chaque fois, ça oblige à prendre sa douche, à s’habiller et à s’activer un peu. Pour moi, c’était une question de santé mentale.
 
J’ai adoré mon rythme de vie durant mon congé de maternité. Et le plus beau, c’est que j’ai tissé des amitiés fortes. Marie-Ève, Ingrid, Geneviève et les Josianes. Nous avons toutes, depuis, repris le travail et la vie quotidienne, mais on ne perd pas contact. Les cocos finissent toujours par se retrouver au hasard d’un souper aux sushis ou d’un méchoui à la campagne. Et nous aussi.

Crédit: Philippe Roy
Deux ans et des poussières plus tard, les moms ont repris le travail et les p’tits loups ont grandi. Mais ça ne nous empêche pas de continuer à nous voir. De gauche à droite : Marie-Ève et sa Émy, Geneviève et son Raphaël, ma Juliette et moi, Ingrid et son Noah, Josiane et son Edgar et Josiane et sa Éloïse.

 

Quels ont été vos moyens de vous dégourdir durant votre congé de maternité? Partagez vos expériences, positives ou négatives.

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