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Vivre avec un parent alcoolique, c’est un peu de la marde : quand la dépendance d’un parent affecte la vie de tous.
Crédit: Annie Nonyme

C’est arrivé tranquillement, sans que je m’en rende compte. Puis, j’ai réalisé : mon parent devenait alcoolique et moi, au même moment, je devenais maman.

La situation était compliquée, je voyais bien qu’il était triste. Triste de sa vie difficile, du manque de contrôle, des problèmes financiers, des problèmes de couple, des problèmes de toute. Ça a commencé avec un verre de vin pour relaxer, et ça pas été long que c’était la bouteille au complet.

T’sais, je le comprends ce parent-là. L’effet euphorisant de l’alcool je l’aime autant. Faire la fête entre amis autour d’une bonne bouteille, c’est super. Par contre, je peux m’endormir sans, je ne mens pas sur ma consommation et je peux être une journée sans boire. Je n’ai pas le shake non plus quand je tarde à consommer.

C’est tous ces signes-là qui me font de la peine. De savoir que c’est plus facile de se détruire à petit feu et de s’endormir ben chaud que d’affronter la vie à grands coups de verres d’eau.

Ça me fait encore plus de peine pour les mots méchants lancés parce que ça lui fait du bien. Parce que je vois bien que ce parent-là ne contrôle plus rien. Parce qu’il ne peut pas voir c’est quoi son problème. Se faire mentir par un adulte en qui on a confiance, ça te désole plus que ça te console.

J’en viens à un point où j’ai de la difficulté à voir ce parent-là en personne. Je ne l’appelle plus après 19 h, car je sais que je vais l’attraper la bouche pâteuse et molle. J’arrive à un point où je ne peux plus laisser mes enfants sous sa tutelle, surtout la nuit, parce que je ne sais pas si ce parent-là va être en mesure de bien réagir en cas d’imprévu. 

Et j’ai peur. Peur de moi aussi tomber là-dedans quand je suis triste. De savoir que quand j’ouvre une bouteille, je suis portée à la finir. Que j’aime ça moi aussi faire la fête. Que je suis aigrie quand je bois trop. Que j’ai aussi un bagage de peine que je traîne lourdement chaque jour. Je me sens vraiment comme dans un livre d’Émile Zola.

Avoir un parent alcoolique, c’est devenir adulte un peu plus vite. C’est ne pas nécessairement avoir de l’aide. Ne pas avoir de grands-parents qui sont présents et à l’écoute. C’est d’avoir à dealer avec la face du monde quand tu dis « J’ai un parent alcoolique », à demi-mot bien sûr, parce que d’en parler, c’est mal et ça fait mal.

Un parent alcoolique, c’est ne pas pouvoir signer ce texte, parce que ledit parent ne veut pas voir son problème. C’est d’en parler sur Internet en espérant que personne ne te traite d’ingrate. 

Vivre avec un parent alcoolique, c’est un peu de la marde et c’est un peu vivre la plus grande impuissance du monde.

Est-ce que vous avez déjà vécu ce genre de situation?

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