La semaine passée, je suis tombée par hasard sur cette suggestion d’une maman végane sur le mur Facebook d’un groupe : « Pour l’Halloween, pourquoi ne pas déguiser nos enfants en animaux tenant des pancartes « Je ne veux pas mourir «? Ils pourraient aussi éduquer la population en remettant des bonbons véganes et de l’information sur notre mode de vie! ».
Quelques jours plus tard, une amie pétait sa coche dans un statut : « Quand je vois des amis nouvellement parents faire endosser leurs croyances politiques et religieuses à leurs bébés, j’ai un profond malaise ».
Et c’est ce dont il s’agit, selon moi; d’endossement forcé. Faire porter à son poupon de quelques semaines une grenouillère « Fier séparatiste » ou déguiser son enfant en T-Bone qui pleure, c’est s’approprier le corps d’humains qui n’ont rien demandé pour véhiculer ses valeurs et ses convictions.
Quand tu n’es pas conscient de ce pour quoi tu milites, quand tu ne comprends pas les enjeux derrière ton geste forcé, tu devrais avoir le droit de ne pas participer, même passivement.
Mais voilà, avec un enfant, les gens sont touchés, trouvent ça cute (vraiment?) et le message passe mieux. Suis-je la seule à voir là-dedans une forme d’exploitation, coudonc?
Je suis convaincue que la plupart des parents qui adoptent de tels comportements aiment leurs enfants, et croient simplement leur transmettre les valeurs qui leur sont chères. Est-ce vraiment nécessaire, pour ce faire, de les transformer en petites mascottes pour aller répandre la Bonne Nouvelle, que ce soit sur Facebook ou lors d’une fête costumée annuelle? La transmission des valeurs ne se ferait-elle pas plutôt dans le dialogue à la maison?
Tout ça pour vous dire que je m’en vais de ce pas faire imprimer ce court billet sur un t-shirt. Pas pour que ma fille de 5 ans puisse l’arborer à la maternelle, non. Pour moi. Parce que je considère que si t’es assez game pour aller distribuer des bonbons véganes aux portes ce soir au lieu d’en récolter, t’es assez game pour assumer toi-même ton geste.
Tu veux diffuser ton message, v’là deux grands cartons pis des tie-wraps, gâte-toi!