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Anne-Marie parle de la fermeture de Mimi & Pépino : la fois où l’histoire finit mal.
Crédit: Isabelle Blais - Mimi & Pépino

Comme plusieurs d’entre vous le savent, j’ai été propriétaire d’une magnifique boutique pour enfants pendant 3 ans, Mimi & Pépino, à Saint-Sauveur. Ce fut un parcours rempli d’embûches, de luttes et de victoires… Un trajet teinté de joies quotidiennes, de sourires, d’angoisses, de stress, mais surtout de passion.

Crédit : Philippe Deschêne
 

On se lève un matin avec l’envie d’une vie différente, une soif d’aventure et de réalisation personnelle, on se renseigne, rencontre des gens, des banques, des mentors, on rame, on capote, on élabore un plan d’affaires, on rêve, on loue un local et on ouvre avec un sentiment grandiose de réussite. On sait que le plus difficile reste à venir, que la vie de la boutique sera déterminée par son achalandage, mais on rêve et le rêve peut nous tenir longtemps. Pour nous, ça a duré 3 ans.
 
Aujourd’hui, j’ai un sentiment amer au travers de la gorge. J’en veux à la société québécoise d’être si peu solidaire avec ses petites entreprises. Nous les laissons naître et mourir sans s’en formaliser. La magie des grandes surfaces, de la mode à rabais, des produits de piètre qualité qu’on consomme et rejette aussitôt : c’est ce que nous sommes devenus.

Crédit : Philippe Deschênes

Dans ma jeunesse, ma mère m’habillait dans le magasin de vêtements pour enfants du centre-ville. Elle connaissait la propriétaire, y retournait chaque année aux rentrées scolaires et au temps des fêtes. Elle créait un lien et faisait vivre cette petite boutique.
 
Maintenant nous ne cherchons plus une expérience, mais un prix! Plutôt que d’acheter deux chandails de bonne qualité qui garderont leur forme malgré les lavages fréquents, un chandail qui pourra servir au petit deuxième, nous préférons en acheter quatre à 7 $ chacun. Qu’ils déchirent, déforment, déteignent, soient remplis de colorants chimiques, on s’en soucie peu. C’est pas cher, on en achètera deux autres le mois suivant.

Crédit : Philippe Deschênes
 

Je suis consciente que les temps sont durs, qu’on manque de sous, je ne suggère pas de bannir complètement les grands magasins et les morceaux à rabais, j’aimerais simplement qu’on consomme intelligemment. Si chacun de nous prenait conscience de son pouvoir d’achat et allouait un quart de son budget de dépenses à une entreprise locale indépendante, vous permettriez aux petits entrepreneurs de vivre de leurs rêves… Et qui sait, Mimi & Pépino serait-il peut-être encore ouvert aujourd’hui?
 
Êtes-vous sensibilisé aux achats locaux? Allouez-vous une partie de votre budget aux produits québécois et/ou aux petites entreprises?
 
*Je tiens à remercier notre fidèle clientèle qui nous a encouragées assidûment pendant ces 3 belles années.

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