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Toi, la mère qui parle comme un bébé : ce qu’Anne s’était dit pendant sa grossesse.
Crédit: Anne Genest

Babiller, faire des gli-gli-gla-gla, je m’étais juré que ça ne m’arriverait pas. Mon bébé, je lui parlerais comme à un adulte. Ha! 

Pourtant, aujourd’hui, c’est moi qui gazouille comme une folle avec ma petite fille, au supermarché, dans la rue, partout. 

Entre hier et maintenant, que s’est-il passé? 

Avant de tomber enceinte, je divaguais beaucoup sur ce qu’était une mère. Je me disais que moi (même avec une grossesse), je garderais ma p’tite taille. Que moi, je me coifferais, je me maquillerais et que je serais jolie. Et je me disais que mon chum allait m’aider la nuit à nourrir le bébé (not). Bref, j’hallucinais. 

Pour consolider mes bonnes intentions, j’avais lu ici que d’exposer clairement les choses à un nouveau-né (bref, de lui parler sérieusement) stimulait son intellect.

Plus le parent complexifiait le vocabulaire et la syntaxe, plus le cerveau du bébé se formait. Et meilleures étaient ses chances de réussite scolaire. Cette faculté de la parole se développait, disait-on, dans le ventre de la mère! Dès le 7e mois déjà, l’ouïe du foetus s’affinait. Plus tard, une fois né, ce sont ces voix entendues qui capteraient son attention.

Crédit photo : Anne Genest
 

Bref, c’est avec beaucoup trop de sérieux que j’avais l’intention de bavarder avec ma petite fille. 

Même qu’après l’accouchement, je me suis ruée vers mes bouquins pour lui en lire de grands passages. Ce que je me trouvais intelligente!

Mais voilà. C’est arrivé sans que je m’en aperçoive. Ou peut-être que, si, justement, c’est arrivé quand j’ai enfin compris que pour attirer l’attention de ma fille, il me fallait parler comme Donald Duck et sa bande dire des niaiseries.

Et c’est devenu magique. Au lieu de la faire pleurer, maintenant, je la fais rire. C’est surtout pratique, car ça m’évite des crises de larmes en public. #mamanclown

D’un gazouillis à l’autre, le babillage est devenu mon langage. De toute façon, je commence à m’y faire, puisque je passe des journées entières enfermée avec mon bébé.

À vrai dire, avoir l’air débile ne me dérange même plus.

Le babillage m’aura au moins appris à ne plus être gênée d’être gênante!

Babillez-vous ou parlez-vous sérieusement avec vos enfants?

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