Ton papi est parti trop tôt.
Avant la retraite,
avant les cheveux blancs,
avant les petits-enfants.
Quand j’ai su qu’il allait mourir, la première chose à laquelle j’ai pensé, c’est qu’il ne connaitrait jamais mes enfants. Maintenant que tu es là, c’est d’autant plus terrible à réaliser.
Lui qui a tant aimé ses enfants, mais aussi ceux des autres. Il était le papa chéri, le parrain adoré, le «mon’oncle» préféré. Il adorait les enfants et il aurait été le meilleur des papis.
…
Le jour de ta naissance, mon cœur était tellement rempli de joie que j’en ai momentanément oublié ma peine, celle de devenir mère sans mon père. Ce fut une merveilleuse journée. Je suis convaincue qu’il y a été pour quelque chose. Il avait ce pouvoir de rendre les gens heureux. Il l’a sûrement conservé dans son nouveau monde.
Puis le 19 septembre est arrivé. Déjà cinq longues années que ton papi nous a quittés. Je croyais vivre cette journée comme les quatre années précédentes : des souvenirs pleins la tête, quelques larmes silencieuses qui font du bien. Mais ce fut bien différent.
Je le savais déjà, mais ce jour-là, en te regardant, je l’ai VRAIMENT réalisé. Ton papi ne sera jamais là pour te chatouiller, te cajoler, te faire rire avec ses bonnes vieilles blagues de (grand-) papa. Jamais il ne te dira je t’aime, comme plus jamais il ne me le dira. Jamais tu ne rencontreras cet homme merveilleux qu’est mon père.
Heureusement, ton papi continuera pour toujours à vivre à travers les histoires et les souvenirs racontés par ceux qui ont eu la chance de croiser son chemin. Ainsi, tu le connaitras toi aussi d’une certaine façon. Pas comme j’aurais aimé. Pas comme c’est supposé. Mais c’est mieux que rien du tout.
Un jour, je trouverai une façon de t’expliquer tout ça dans des mots qui feront du sens pour toi. J’espère que je te donnerai envie d’en savoir plus sur lui. Même s’il ne peut pas être là pour toi comme tes autres grands-parents. Même si tu ne comprendras pas encore avant longtemps ce que signifie réellement «parti pour toujours». En attendant, je me contente de t’emmener avec moi quand je vais lui rendre visite au cimetière. Tu ne peux pas encore comprendre pourquoi nous allons là-bas. Tu ne sais pas non plus qui est l’homme sur la photo dans ta chambre qui nous regarde quand je te berce.
Vos enfants ont-ils la chance de connaitre leurs grands-parents?