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Et si mes enfants étaient victimes d’intimidation, comme je t’ai fait subir… #PlusJamais
Crédit: Vanessa Giguère

J’ai toujours été moqueuse. Enfant, j’imitais mes professeurs, je tirais la moustache de mon père, j’inventais des «stand up» pour faire rire ma famille et mes amis, mais ça a toujours été très inoffensif. J’avais une personnalité forte, flamboyante, j’étais le genre de petite fille entourée d’amis à l’école comme à la maison. La solitude et le rejet ne faisaient pas partie de mon existence et le malheur des autres m’était pratiquement étranger puisque j’avais à peine conscience qu’il existait.

J’ai vécu ainsi dans l’innocence de l’enfance pendant 4 belles années scolaires. Un jour, j’ai voulu m’élever, grandir et faire comme tout le monde : j’ai ri de toi. Ce n’était pas de simples moqueries amicales, mais des attaques personnelles. Tout y passait : tes vêtements, tes cheveux, ton attitude, tes croyances. Si tu savais comme j’ai honte de moi, de nous, même 25 ans plus tard. Je t’écris aujourd’hui pour te demander pardon, à vouloir être comme tout le monde j’ai omis l’essentiel : le respect et l’amour.
Si je pouvais retourner en arrière, l’espace d’un bref instant, j’irais te prendre par la main, te serrer dans mes bras et te dire ces simples mots : «plus jamais». Plus jamais je ne te laisserai baisser les yeux, plus jamais je demeurerai silencieuse face à l’intimidation, plus jamais tu ne souffriras du rejet.

Crédit photo :  Marie Mainguy Illustratrice.
 

Si ça peut te rassurer, ma grande entrée à l’école secondaire m’a complètement métamorphosée, j’ai à mon tour été victime de railleries et j’ai compris la souffrance de l’exclusion. Je suis encore taquine, parfois pince-sans-rire, parfois «grasse», parfois songée, mais je t’assure que mes sentiments demeurent nobles. Je suis une grande sensible qui s’applique à rendre mon entourage heureux.
 
Maintenant que mes deux enfants fréquentent l’école, l’intimidation est ma pire angoisse. Et s’ils souffraient d’abandon eux aussi, s’ils en venaient à manger seuls à la cafétéria, à se cacher pour se protéger, à craindre le prochain matin? J’en serais anéantie, comme tu as dû l’être…

Je suis désolée. Plus jamais!
 

Est ce que vous ou un membre de votre famille a déjà été victime d’intimidation? Avez-vous déjà fait souffrir quelqu’un sans en comprendre la portée?

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