Monsieur le premier Ministre Couillard,
Madame la Ministre de la famille Charbonneau,
C’est avec beaucoup d’étonnement que nous avons su aujourd’hui que vous envisagiez mettre fin au temps où certains parents québécois avaient la chance de payer le même tarif que le voisin pour leur service de garde.
Universalité des services? Kapout. Plus rien.
En 1997, une certaine Pauline Marois (mais peut-être que ça vous dit rien) mettait sur pied un réseau qui combinait les garderies sans but lucratif et les agences de garde en milieu familial. Sous le surnom «places à 5$», les parents du Québec pouvaient envisager mieux respirer un peu à la fin de chaque semaine. S’en sont suivi une pléthore d’actions qui ont fait en sorte qu’aujourd’hui, autour de 180 000 enfants bénéficient d’un service abordable et encadré.
L’idée derrière le fait d’instaurer un tarif universel était fort simple : permettre à plus de femmes d’occuper une place sur le marché du travail. L’objectif a été atteint. La chaire de recherche en fiscalité de l’Université de Sherbrooke déclare que 70 000 mères ont été encouragées par cette mesure à occuper un emploi en 2008. Un grand pas pour le féminisme.
Aujourd’hui, vous nous apprenez que cette mesure, qui pourtant rapporte à l’état (imaginez le montant en impôts qui entre dans les caisses, 70 000 femmes), est trop onéreuse. Chaque dollar payé de plus par les parents réduit d’autant la facture de Québec. Bravo. Vous savez compter. Nous aussi.
Vous voulez peut-être, parce que vous semblez déjà avoir reculé un peu en relativisant vos propos, que le montant qu’un parent doit payer pour un service de garde soit proportionnel au revenu familial. Qui paiera?
Inévitablement, c’est les familles à revenu moyen qui seront les plus affectées. Et c’est une grave erreur. Grave parce qu’en imposant une telle hausse du tarif des services de garde subventionnés, vous provoquez un recul dans le temps qui rapporte en mémoire les combats de nos mères, tantes et grand-mères pour un filet social qui prend en compte les familles québécoises.
Pendant ce temps à Ottawa, ironiquement, le NPD présente un projet national de services de garde. Les québécois sont dotés d’un système qui fait la fiérté d’un état, un réseau de garde dans les plus développés, avancés et apprécié au monde, relègué aux oubliettes à cause d’un simple objectif d’équilibre budgétaire. Laissez-nous douter de l’efficacité de cette mesure.
Les parents québécois sont inquiets Monsieur le premier Ministre et madame la Ministre, car en plus de couper dans les services qualité des CPE et CPE-BC, vous venez prendre les parents par la sacoche. En aucun cas, le réseau des garderies subventionnées n’a été créé afin qu’il s’autofinance ou pour qu’il soit indexé selon le salaire des parents. Il a été créé comme un service public. Public. L’universalité du tarif en est donc la clé.
Nous signons en vous disant pour votre idée, merci, mais non merci.
Jean Philippe Morin
Lory Zephyr Bouvrette
Roseline Rousseau Gagnon
Carolane Stratis
Fannie Dionne
Alexandra Cantin Martineau
Roxanne Guérin
Anouck Gagnon Mayer
Anne-Hélène Dupont
Amélie Bastien Cloutier
Emilie Sauriol
Veronique Piquette
Stephanie St-Cyr
Alyson Tremblay Racine
Anne B-Godbout
Léa Desbiens
Josiane Stratis
Amelie Guerin
Marie-Claude Royer
Anne Genest
Emilie Sarah Caravecchia
Chanel Sabourin
Véronique Piquette
Jacynthe Maltais
Émilie Langlois
Marianne Phénix
Anabelle Soucy-Côté
Marysol Tremblay
Mylène Tétreault
Michelle Marcoux
Isabelle Pruneau-Brunet
Vanessa Giguère
Caroline Giroux