La place du livre jeunesse québécois en librairie + un livre gratis d’Elise Gravel! ON JASE!
Anabelle Soucy-Côté Je vous raconte une anecdote qui s’est produite un après-midi de cette semaine. Je suis allée faire un tour dans une très grande librairie du centre-ville de Montréal dont je tairai le nom. Disons simplement qu’elle ne fait pas partie du réseau des librairies indépendantes du Québec. Enfin bref, je passais par là et je voulais aller consulter les livres des auteurs lauréats pour le Prix jeunesse des libraires du Québec que je n’avais pas encore lus.
En me voyant regarder partout, une libraire jeunesse s’approche et me demande si elle peut m’aider.
– «La section des livres jeunesse québécois, svp?»
– Il n’y en a pas», on manque de place, c’est pour ça… , qu’elle me dit.
– ???
– Mais je peux vous indiquer quels sont les éditeurs jeunesse parmi notre classement…
– Non c’est gentil, merci, je vais me débrouiller… »
J’ai l’impression qu’on se moque de moi. De nous tous en fait. Pas de place? Comment ça se fait que dans une librairie comme Raffin (pour ne citer que celui-là), ils en ont de la place, mais dans cette très grande chaine de librairie, on la juge pas assez spacieuse pour lui en faire une. Pas de place? Dans leurs valeurs? On jase là, mais nombre de trucs machins-machins pas littéraires sont vendus partout dans la librairie et occupent une place, un bel espace avec un présentoir ou un endroit de choix. La place était là, mais d’autres idées ont été considérées plus importantes. Et aussi, on s’entend tu pour dire qu’un livre, s’il est placé à un endroit ou à un autre, il occupe le même espace!
Déjà que j’étais un peu en maudit (pas après elle, mais de ce constat décevant), le choix n’était pas vargeux, et je n’ai pas trouvé le trois quart des livres que je cherchais (même avec son aide, finalement)…
Crédit photo : Josee Lévesque.
Tout le monde ne peut pas connaitre chaque éditeur québécois, donc on revient toujours par acheter les mêmes. De plus, ça nuit au bon développement des plus petites maisons d’édition parce qu’on ne leur permet pas une visibilité avantageuse.
Oui la libraire a été gentille de m’offrir son aide, mais le point n’est pas là. C’est comme quand vous allez à l’épicerie, vous aimez pouvoir repérer facilement vos produits du Québec pour pouvoir faire des choix éclairés et pour encourager le marché local? C’est la même chose. J’ai envie de regarder ce qui m’est proposé et de pouvoir faire mon choix à travers ça, sans avoir à chercher une aiguille dans une botte de foin. Ça se fait déjà en littérature adulte alors où il est le problème?
Enfin, j’ose croire qu’un jour, mes prières billets seront entendues lus par les gens concernés pour que ça change.
Un livre gratuit d’Elise Gravel!
Changement de sujet, vous l’avez peut-être déjà vu passer, hier l’auteure et illustratrice Elise Gravel sortait un livre gratuit (YÉ!) qui s’appelle «Tu peux» et traitent des stéréotypes sexuels auprès des enfants. De l’humour, du beau et du très inspirant pour les petits!
Je crois que les livres sont une excellente référence et source d’inspiration pour les enfants. Dans un monde où il est parfois difficile de faire sa place en s’affirmant, Elise nous montre que peu importe qui nous sommes, on peut.
J’adore la littérature jeunesse québécoise parce qu’on prend le temps de se dire les vraies choses et qu’on ne prend pas les enfants pour des idiots incultes. J’admire qu’on ose briser des clichés et qu’on partage à nos enfants de belles valeurs. Laissons-les être des enfants comme ça leur tente.
Je suis fière de la littérature jeunesse de chez nous!
Alors parents, éducateurs de garderie, profs, marraines, grands-papas, etc., téléchargez-le, imprimez-le, appréciez-le et jasez-en avec vos monstres!
Crédit illustration : Elise Gravel.
Pour télécharger gratuitement le livre «Tu peux» d’Elise Gravel, c’est par ICI.
Pour découvrir ses autres livres c’est ICI.
Que pensez-vous de la place qu’on donne à la littérarure jeunesse québécois dans les librairies?