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Allaiter : jours 1 à 365
Crédit: Jean Philippe Morin.

En accouchant, l’inconnu.

La douce savait qu’elle voulait allaiter. Je savais que je voulais m’impliquer dans l’aventure «nourrir notre enfant». Je ne savais pas dans quoi je m’embarquais. Elle non plus.

J’ai vu, quelques mois après la naissance, un homme qui cherchait à s’impliquer d’une façon bien originale. Il a créé la campagne de photos If I could I would. Ça m’a fait réfléchir. Vous avez un peu de temps? Visitez le site web du Project Breastfeeding.

Certains d’entre vous connaissent ma position sur l’allaitement et sur l’implication de papa dans le processus: ICI et ICI. Voici donc mon implication personnelle (qui n’est pas LA MEILLEURE façon de s’impliquer, plusieurs autres solutions sont excellentes) en une année complète.

Jour 1 – 23 août 2013
Allons-y à tâtons. (Oui oui, j’ai failli faire le jeu de mots à totons #HumourDeBoules.)

Elle ne sait pas trop comment s’y prendre… Moi, encore moins. Bébé tètouille, mais est épuisé de l’accouchement de 20 heures. Maman aussi. Somme toute, ça va. Selon les recommandations de l’équipe de périnatalité, on réveille monsieur V aux trois heures pour le nourrir. Papa change la couche avant (et après), maman allaite du mieux qu’elle peut. 

Jour 2 – 24 août 2013
L’épisode de l’infirmière freak

Bébé dort bien, maman le met au sein souvent. Le rôle de papa reste le même. Pipi, caca, couche… souvent. V, lui, n’a pas l’air affamé et maman ne sait pas s’il tète vraiment. L’infirmière du poste arrive et maman lui demande si elle croit que bébé tète. L’infirmière y va d’un comportement digne d’enlever la motivation de maman à allaiter. Elle lui «ramasse» un sein et le presse contre la bouche de bébé. «Tu tètes tu toé?!», qu’elle lui dit. Elle récupère de sa main libre un biberon d’eau stérile et poke mon bébé avec. Juste ça aurait été assez pour décourager certaines personnes. Ma blonde est une fighter! Elle ne s’en fait pas et refuse d’arrêter de donner le sein parce qu’une infirmière old school lui «taponne» les totons. 

Jour 8 – 30 août 2013
J’suis brûlé, maman aussi.

L’adrénaline débarque. La fatigue prend sa place. Bébé, lui, moins fatigué, se réveille. Je le change de couche et l’apporte à maman. Parfois la douleur, parfois le découragement. Bébé a soif, maman aussi. Papa lui apporte un grand verre d’eau à chaque allaitement pour ne pas qu’elle ait à se lever. Parfois deux, parfois trois. Pis ça marche pas toujours ça « l’allaitement ». Bébé collabore la plupart du temps, mais parfois il nous fait nous demander ce qu’on a fait de pas correct.

Jour 100 – 30 novembre 2013
Pourquoi allaiter?

Y’a des soirs comme ce soir. Des soirs où tu te demandes pourquoi maman a décidé d’allaiter. Bébé pleure dès qu’il est mis au sein, même s’il n’a pas mangé. Il se fâche, tète, se fâche, tète, hurle… Papa demande à maman jusqu’à quand elle va s’acharner (BRAVO CHAMPION!). Remise en question, culpabilité, tout le kit. Finalement, Monsieur V. boit quasiment non-stop toute la nuit. Poussée de croissance? Angoisse de la séparation qui embarque? On ne saura jamais…

S’en suivent des jours qui se ressemblent généralement, d’autre jours que non. J’ai toujours continué à aider maman à travers l’allaitement. Nourrir bébé, à la Casa Morin-Gagnon, c’est une affaire d’équipe, beau temps, mauvais temps.

Jour 365 – 23 août 2014
Bref… 

Aujourd’hui, au moment où ces lignes sont publiées, Monsieur V. a un an. Maman l’allaite toujours, parfois plus longtemps, parfois moins. Même si la tâche est maintenant rendue facile, je n’aurais jamais cru à certains moments qu’on se rendrait au jour 365. Bref, chez nous, l’allaitement c’est une affaire de famille. Pis ça nous a ben gros simplifié la vie. 

Comment vivez-vous avec l’allaitement au quotidien? Qu’est-ce que papa fait pour aider?

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