Ouais, je sais. Je n’ai pas choisi le sujet le plus joyeux de la semaine. Mais ce n’est pas parce que c’est l’été et que les oiseaux gazouillent qu’il n’y a pas des moments qui peuvent être plus tristes.
Il y a deux ans, le père de Monsieur Lapin et moi avons dû préparer notre fiston à l’inévitable : la maman de mon ex était mourante… Un cancer du pancréas. Un de ceux qui ne pardonnent presque jamais. 61 ans, c’est jeune en mautadine. M. Lapin, lui, en avait à peine 3…
C’est, entre autres, à ce moment que Père Lapin et moi avons constaté que nous étions une vraie bonne équipe.
Lui, il devait vivre avec son chagrin… son si grand chagrin – une maman, ben c’est une maman. En même temps, il devait expliquer l’inexplicable à son fils. Moi aussi j’avais du chagrin, mais je devais prendre la relève.
J’ai donc fait ce que toute bonne littéraire fait : je me suis lancée dans une librairie à la recherche de réponses (si réponses à cette question il peut y avoir). Je suis allée voir la libraire jeunesse et je lui ai demandé comment expliquer la mort à un enfant de 3 ans.
Elle a sorti des rayons 3 petits livres et m’a laissée m’asseoir pour les lire. Je les ai lus, mouchoirs à la main, et j’en ai choisi un. J’ai pris celui qui se rapprochait le plus de l’explication de la mort que nous voulions donner à l’Enfant.
Le titre du livre, c’est Au revoir Blaireau, de Susan Varley1. Dans ce livre, le narrateur raconte l’histoire de Blaireau, l’ami de tous, qui image sa mort comme une descente dans un grand tunnel. Bien que tristes de la disparition de Blaireau, les amis de ce dernier apprennent, avec le temps, que Blaireau a continué de vivre dans leur cœur (leurs souvenirs).
Le texte est beau, doux et caressant comme le câlin réconfortant dont l’enfant a besoin quand il est chagrin. Rien n’est moralisateur. Il n’y a pas de promesse de retour. Pas d’images religieuses liées au Ciel (nous ne sommes pas croyants et nous ne voulions pas aller vers cette explication). Le texte n’est que douceur. Et que dire des dessins!
Depuis, M. Lapin nous raconte que sa mamie est partie dans un grand tunnel, qu’il en est triste, mais qu’il sait qu’elle continue de vivre dans son cœur.
Au printemps dernier, le poisson rouge de fiston a trépassé après une longue vie de poisson : 4 ans! À cette occasion, nous avons ressorti le livre de Blaireau. Pour se consoler de la mort de son poisson (Clyde, qu’il s’appelait), il en a fait un joli dessin.