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Complet et compliqué, la déchirure du 4e degré!
Crédit: insightdesigns.co.uk

Mon premier accouchement s’est soldé par une déchirure complète. Le mythique quatrième degré. À l’hôpital, à part des regards désolés, je n’ai pas reçu grand-chose pouvant m’aider. Revenue chez moi, j’ai ouvert LA supposée bible (Mieux Vivre machin…) et j’ai cherché  «déchirure». Visiblement, on n’y parlait pas de moi…
 
Depuis, j’ai promené ma condition chez plusieurs spécialistes où j’ai fini par trouver des réponses aux questions que je me posais en boucle. Je vous les livre ici, sans prétention.
 
Si vous n’avez pas déchiré au quatrième degré, vous pouvez arrêter de lire. Certains passages sont troublants. Mais quand le «trou-de-pet» nous a explosé en accouchant, on a malheureusement besoin de se faire parler des «vraies affaires»…
 

Coudonc, je suis-tu la seule à qui c’est arrivé?
Non. Mais on n’est pas beaucoup… Et ça n’arrivera probablement pas à quelqu’un que vous connaissez, question de probabilité. D’où votre sentiment d’être la seule.
 
Combien de temps vais-je avoir mal?
Ça dépend. Quelques semaines… Mais même une fois le périnée guéri, ça reste une cicatrice atypique, alors ça fait parfois mal…
 
Qu’est-ce que je peux faire pour diminuer la douleur?
Les bains de siège calmeraient la douleur… Personnellement, j’ai préféré laisser sécher la plaie… Je me suis promenée en paréo! Sinon, restez tranquille, ne portez pas trop votre bébé, relaxez (vous avez subi une chirurgie après tout).
 
Dès que possible, faites les exercices de Kegel et allez en physiothérapie périnéale.
 
Euh… Ça risque de lâcher à chaque numéro 2 ou…?
C’est rare. Mais si votre médecin vous a prescrit des trucs pour ramollir vos selles : PRENEZ-LES!
 
En physio, on vous expliquera la bonne méthode mais, déjà, vous pouvez faire deux choses quand vous allez à la toilette : mettez vos pieds sur un petit banc et souffler dans votre poing pour faire travailler vos abdos plutôt que votre périnée lors de l’expulsion…
 
Ma vie sexuelle es-tu genre finie?
Non. Mais elle va être on hold un petit bout. Ce sera peut-être pas comme avant, mais ça reviendra. (En plus, il est recommandé de le faire souvent pour étirer les tissus!)
 
Est-ce que je vais pouvoir accoucher encore?
Moi, on ne m’a pas laissé le choix et j’ai connu un deuxième accouchement (formidable!) par césarienne. Mais j’ai entendu des histoires de filles qui ont accouché naturellement après un 4e degré et pour qui tout s’est bien passé!
 
Y a-tu des choses que je pourrai pu faire ever?
C’est quand même préférable d’éviter de soulever des trucs lourds. Et on m’a déconseillé les sports d’impact (adieu grand rêve de marathon!).

Qu’est-ce que j’aurais pu faire pour éviter ça?
R-I-E-N. Arrêtez de chercher LA raison (l’épidurale? l’épisiotomie? le manque d’étirement? la fatigue?). Un accouchement est un évènement sur lequel on peut perdre le contrôle. C’est tout. J’avais fait des massages, des étirements, des exercices… Mais une tête de 36 cm, ça ne passait juste pas. Point final. Et n’écoutez pas celles qui vont vous dire que «Si tu avais fait ceci ou cela»… Les mères peuvent être si cruelles entre elles…
 
Pourquoi moi?
À force d’y penser, j’en ai conclu : parce que la vie est injuste. C’est tout. Mais dites-vous que dans l’adversité, on se découvre des forces. Ça fait cucu, mais c’est vrai. (Je vous avoue, toutefois, que, même après cinq ans, des larmes de rage me montent aux yeux quand j’entends une histoire d’accouchement naturel expéditif et prodigieux!).
 
En terminant, sachez que vous avez le droit d’être écoeurée d’entendre : «T’as un bébé en santé, c’est ça l’important». Parce que c’est archifaux. Votre santé et votre corps sont aussi importants. Et vous, comme femme et comme mère, vous l’êtes tout autant…
 
 
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