Je suis travailleur autonome. Mon congé de maternité a donc été très weird. À une semaine de vie de mon petit bébé, je poignais un mini contrat avec Radio-Canada. Pourtant, je m’étais dit que je ne travaillerais pas durant un mois (hahahaha) pis je n’ai pas été capable de refuser. Pas à cause des sous, mais plus à cause de l’expérience.
Arthur a débuté la garderie à 6 mois. La conciliation travail-famille dans mon cas ne fonctionnait pas; je n’ai pas la capacité de travailler en même temps d’avoir mon enfant devant moi.
Arthur adore la garderie et il adore sa maman aussi. Quand je vais le chercher, il y a une espèce de lumière dans ses yeux qui pop pis j’aime vraiment ça. Comme si tout l’après-midi, mon existence ne lui traversait pas l’esprit parce qu’il joue avec ses amis.
Il n’y reste pas longtemps non plus (entre 5h et 6h par jour). Je prends toujours mes matins smooth avec lui, le dépose vers 11h-11h30 et je suis de retour à la garderie max à 17h30.
Un matin, j’avais une réunion d’affaire importante pis la journée d’avant je faisais une vente Tupperware chez une amie (mon job pour arrondir mes fins de mois). Donc, je me sentais déjà mal d’aller porter mon bébé tôt. Le matin allait pas super bien non plus. Disons juste que je n’ai jamais été bonne pour me dépêcher.
Bref, j’arrive à la course à la garderie, j’ai juste en tête le fait que je dois me trouver un stupide parking dans les rues en construction du Plateau Mont-Royal. La garderie est à trois minutes de mon travail et mon meeting est dans 5 minutes. Je cogne à la porte et la gardienne arrive. Je sors Arthur de son banc et lui donne un bec, mais il commence à pleurer.
«Maman doit travailler si tu veux des couches mon Boubou.», que je lui ai dit en partant.
J’ai trouvé un parking tout de suite (pour ceux que ça intéresse), mais en marchant d’un pas décidé pour essayer d’arriver à l’heure au meeting et par le fait même peut-être avoir le temps de me prendre un café chaud, je me suis vraiment sentie comme de la marde.
Comme si tous mes choix de vie ne valaient rien. Comme si essayer d’être smooth avec mon fils, avoir un horaire flexible avec le boulot, pouvoir prendre congé quand la garderie est fermée pis toute ne valaient plus rien parce que je venais de «domper» mon bébé dans les bras de la gardienne, méga en retard.
En retard parce que j’ai mal géré mon temps le matin (t’sais, l’habitude de vouloir dormir un peu plus), parce que j’ai lavé la chaise du bébé et parce que j’ai pris une douche.
Parce que j’ai pas pris le temps de faire les affaires comme j’aime plus rapidement, je me sentais comme de la marde.
Criss de culpabilité de mère.
C’est pas parce qu’on est moins groundée pis qu’on n’est pas à notre meilleur pendant une journée que toutes nos actions et notre compétence de bonne mère s’effacent (je pense).
Est-ce que ça vous arrive de «domper» votre enfant?