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Ce que j’ai vécu en accouchant à 27 semaines
Crédit: Nicholas Routhier

Un jour, j’ai décidé d’avoir un enfant. T’sais, l’étape courante qui succède ton mariage et 7 ans de vie commune. Avoir un enfant.

À 28 ans c’était le temps! Toutes mes amies sont devenues enceintes dès le premier mois, alors pourquoi pas moi? Bin non.18 mois d’essais, de fuite de showers de bébé, de crises dans les toilettes quand on m’apprenait une grossesse, le sujet (devenu) tabou dans les soirées de filles…
 
Puis, tests + clinique de fertilité + insémination = J’ÉTAIS ENFIN ENCEINTE! J’avais maintenant des sujets de conversations dans les brunchs de mamans! Yes!

Mon bonheur a été de courte durée. 22 semaines… BANG! Mon bébé en détresse dans mon ventre. Risque de mourir. 10% de chances de survie. Rien à faire… Le néant.

Retour à la case départ… je ne veux plus voir de bébés, de bedaines, de poussettes, de mères qui se plaignent de leurs enfants, de whatever qui touche aux enfants…

Puis, à 27 semaines; césarienne d’urgence. C’est la naissance de Léonie 590gr., 28 cm (comme une livre de beurre). Mon bébé, encore un foetus, est né. Je suis la mère d’un minuscule être humain, entre la vie et la mort.

Crédit photo : Nicholas Routhier.

Nous sommes catapultés dans le monde parallèle des enfants malades. Les gens ne savent plus quoi nous dire. Notre histoire est too much à gérer…

114 jours à Ste-Justine. 113 nuits loin d’elle.

Crédit photo : Nicholas Routhier.

Y’a pas de cours prénataux pour apprendre à gérer une naissance prématurée (en fait, j’ai accouché avant d’avoir eu le temps de suivre ceux du CLSC!).

Avoir un grand prématuré ça ne s’explique pas. Le courage et l’amour sont infinis pour survivre à tout ça et je peux en témoigner. Mais le plus dur, c’est de ne jamais se sentir dans la «normalité» des autres mères. Toujours à part avec ce départ de vie d’horreur et cet accouchement qui ne se raconte pas à ses copines enceintes… Accoucher sans avoir eu de ventre rond, ça laisse des traces.

Mais maintenant, elle est là, avec nous. Aucune séquelle. Un miracle de la vie, de la science! J’ai de plus en plus de sujets de conversation avec les autres mamans, mais je me sens souvent sur une autre planète (et je braille encore parfois dans les showers! Meh.).

Crédit photo : Angele Michelin.

L’avantage de tout ça, c’est que pour moi, la vie «normale» avec un bébé me semble facile et je suis reconnaissante de toutes les secondes à ses côtés. 

Et puis de toute façon, c’est quoi, une mère «normale»?

Pour celles qui ont vécu un scénario similaire, vous sentez-vous aussi différentes des mamans qui ont accouché à terme?

Pour visiter le site de l’association pour les enfants prématurés, on clique ICI.

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