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La grande question existentielle de la petite soeur!
Crédit: Caroline Scott

«Pourquoi j’peux pas avoir une petite sœur?»

Pour Angélik, c’est presque une obsession cette histoire de petite sœur. La question est répétée inlassablement depuis des années : en public, les syllabes bruyamment articulées, au creux de mon cou, chuchotée après une crise de larmes, lancée avec une feinte désinvolture lors d’un souper de famille. Elle a essayé le chantage, les menaces, la tragédie bref, tout y est passé et au bout d’un moment, elle a cessé d’en parler. J’ai (naïvement) cru que c’était terminé, qu’on avait fait un progrès dans la cause «petite sœur».

Ah bah, non.
Je me souviens de ses cheveux coiffés en lulu, elle avait l’air espiègle, pour ne pas dire cruellement fière. Elle s’est affalée sur la table de la cuisine et y a déposé ses mains. 
«- Maman.»
Le point au bout du «maman» annonce un sujet important, c’est une entrée en matière qui se voulait sérieuse, usée comme stratégie militaire. Angélik voulait négocier quelque chose. Je soupçonnais une fête d’anniversaire prévue à la dernière minute ou une permission spéciale de biscuit.
«- Quoi.
– Pourquoi tu fais pas un autre bébé avec papa?»
(long silence perplexe)
 «- Han?
– Bin, ce serait moins compliqué! Tu dis que ça te dérange pas d’avoir peut-être un autre bébé un jour, si c’est avec la bonne personne pis tout, là… Tu pourrais le faire avec papa! Tu le connais déjà pis vous vous entendez bien. Comme ça, le bébé viendra avec moi chez papa quand on ira chez lui, ça serait ma vraie sœur pis en plus, j’pourrais partager ma chambre comme ça elle aurait assez de place!»
Elle était essoufflée de sa tirade, ses yeux pétillaient dans l’attente de mon verdict. Son discours tenace témoignait d’une logique certaine, mais tellement inattendue!
C’était trop pour moi : j’ai éclaté de rire. Je sais pertinemment que rire des questions des enfants c’est pas gentil, mais je n’ai pas pu m’en empêcher; je l’ai prise dans mes bras.
« – Hum, donc moi je me retrouve à élever deux petits cocos toute seule?
– Mais nooon, mamie est là, elle va l’élever avec toi et je vais t’aider.
– Tu sais que ça prend plus que ça chérie et puis, t’aurais peut-être un petit frère, t’as pensé à ça?
– Ça me dérange pas, n’importe quoi! Allez, dis-ouuuui!»

 
L’avez-vous vécu, la période (intense) de la petite sœur? Vous vous en êtes sortis comment? HELP!

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