Ta Petite Mère: Emmanuelle Rainville ou la mère femme d’affaires, mais surtout de cœur!
Natacha GagnéTa petite mère sera un peu l’équivalent maman inspirante de Son petit look. Chaque semaine, vous pourrez faire la rencontre d’une maman inspirante et de sa vision de la maternité.
J’ai rencontré Emmanuelle alors que j’étais éducatrice à l’enfance. Emmanuelle c’est le type de femme dont tu peux voir / ressentir la vérité et l’humanité. Ça passe dans tout ce qu’elle est. Il y a aussi le côté femme d’affaires. C’était magique de la voir arriver à la garderie, armée de son cellulaire, multipliant les appels sérieux, ensuite raccrocher, passer la porte de la garderie, quelques secondes plus tard, et embarquer dans n’importe quelle folie qui se passait.
Portrait d’une femme inspirante:
Âge/Sexe/Ville
37 ans, féminin, Marieville.
Quantité de petits humains à ton actif
4: Mes grands enfants ont 19, 17 et 16 ans. Le petit en a 6.
Occupation / Comment ça se gère avec ta vie familiale?
Directrice des opérations au sein d’une entreprise manufacturière et exportatrice.
Je dirais qu’il y a eu deux époques dans ma vie de maman. La première époque, celle où mes trois grands enfants étaient petits, celle où j’étais une maman monoparentale, a été plutôt essoufflante. Je me sentais souvent déchirée entre mon rôle de bonne maman et celui de femme de carrière. J’étais consciente du temps qui filait pour mes petits, qu’ils deviendraient grands en quelques fractions d’années secondes. En même temps, j’étais passionnée par mon travail que j’aimais profondément. J’avais souvent l’impression que j’avais à choisir, que lorsque je quittais le pays et mes petits pour le travail ou que je restais tard pour une réunion, je trahissais mon amour maternel et que lorsque je restais auprès d’un de mes enfants pour une journée, je trahissais la femme de carrière. Outre cette bataille interne, je m’en suis bien sortie. Faut dire que je travaille pour une entreprise familiale aux valeurs familiales très fortes. C’est différent pour mon quatrième puisqu’il ne fait pas partie d’une «portée de petits» et que je vis avec le papa. Les grands ont besoin de transport, d’argent, d’écoute et d’un tas de choses qui demandent du temps, mais je dirais que les besoins sont moins d’ordre physique, ils sont plus sporadiques et s’arriment mieux avec une carrière que ceux des petits. Un seul petit avec deux parents, ça s’intègre donc beaucoup mieux à une vie de carrière (bien que le sentiment de culpabilité soit toujours un peu présent)! Mais bon, je crois que nous devenons coupables de bien des choses lorsque nous donnons naissance.
La grossesse pour toi ç’a été (ou c’est)?
Je ne suis pas le type de femme épanouie au teint rosé lorsque je suis enceinte. Je dirais plutôt que pour moi, c’est un peu comme le sacrifice de mon corps qui mène à la plus belle expérience du monde: donner naissance à un petit humain, faire la rencontre d’un nouvel être et l’accompagner tout au long de notre vie. Je me sens comme sur un lendemain de veille durant les trois premiers mois de ma grossesse. Mon truc, ç’a été de manger à peu près tous les féculents qui existent. Après, j’amorce le deuxième trimestre d’un mauvais pied parce que j’ai pris du poids (sermon du doc, commentaires de mes proches, etc.). Pour ce qui est du troisième trimestre: courtes nuits, brûlements d’estomac et maux de dos. Et certains osent te dire d’en profiter pour dormir avant que le bébé arrive! En tout cas… Pour moi, l’accouchement, c’est la libération, un moment simplement magique que j’ai vécu à la maison pour les trois derniers. Et surtout le début d’une grande et magnifique aventure.
Avant d’être mom tu étais?
JEUNE! Haha! J’ai eu ma première à 18 ans donc je n’ai pas vraiment été une «Femme» sans être une maman!
Une chose que tu veux transmettre à tes minis?
Les valeurs familiales et l’imaginaire.
Pour moi l’enfance, c’est l’imaginaire. Plus nos enfants chercheront leurs modèles et leurs héros autour d’eux, plus ils les fabriqueront dans leur imaginaire et plus ils s’épanouiront.
Un conseil à une future maman?
Chaque femme a le pouvoir et tout ce qu’il faut en elle pour être une maman. Qu’elle s’écoute, qu’elle se fasse confiance. Je trouve que dans tous les livres de «comment devenir une mère» ou «comment élever notre enfant» les infirmières, les médecins et souvent même notre entourage avec tous les conseils et les «tu devrais, ne fais pas» étouffent souvent notre instinct maternel. Notre bébé que nous portons, que nous aimons, que nous connaissons depuis sa naissance nous parle avec ses pleurs et avec des signes que nous apprenons à connaître. Nous devons nous faire confiance comme maman.
Paroles sages de ta progéniture
J’ai un côté insécure qui fait en sorte que je ne sais jamais si mes enfants ont des besoins qu’ils n’auraient pas identifiés ou si je fais des choses qui les blessent. Ayant des ados, je leur ai demandé un jour s’ils avaient besoin que je fasse quelque chose pour eux. Ils m’ont répondu : Maman, tu es là et c’est tout ce dont nous avons besoin.
Ta famille en deux ou trois mots
Ma famille regroupe les amours de ma vie, avec les hauts et les bas que l’amour peut nous apporter!